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DU
VOMISSEMENT
CONTRIBUTION
A L'ÉTUDE DE L'ACTION DES VOMITIFS
PAR
M. LE D' ANTONIO-EVARISTO D'ORNELLAS
« Je pense qu'i! (l'émétique) doit étre
éliminé également par la muqueuse diges-
live, au méme titre que l'urée dans les
expériences d’exlirpalion des reins, et je
trouverais plausible d'attribuer à cette
action locale, consécutive, les vomisse-
ments et les purgations observés chez
les chiens par Magendie, Orfila, Brinton et
Richardson aprés l'injection de l'Émétique MS
dans le système veineux »
GunLEn, Commentaires thérapeu-
tiques du Codex, 1868, p. 627.
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EXTRAIT NU BULLETIN DE THÉRAPEUTIQUÉ MÉDICALE ET Cn EENS
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numéros du 15 mars au 30 avril 1873. E
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DU. VOMISSEMENT
CONTRIBUTION
A L'ÉTUDE DE D'ACTION DES VOMITIFS
Depuis plus d'un an nous poursuivons une série?d'expériences
sur l’action physiologique de l'émétine ; mais, chemin faisant, le
phénomène vomissement a attiré notre attention et nous afengagé
plus loin que l'objet de notre travail ne nous eût conduit.'Nous
croyons donc devoir détacher, d’un mémoire que nous nous pro-
posons de publier ultérieurement sur l'émétine, quelques conclu -
sions physiologiques sur l'acte que cette étude thérapeutique nous
à permis d'analyser.
Le vomissement est un acte destiné à vider promptement l'es-
tomac par la banche. Cet acte comprend une sensation! spéciale
pour je provoquer et des effets particuliers pour l'effectuer.
Le vomissement peut être provoqué de différentes manières ;
mais dans la muqueuse de l'estomae réside spécialement la sen-
sibilité particulière qui a pour but de le déterminer. C'est par la
nausée et le vomissememt que l'estomac montre sa souffrance,
cette espèce de douleur à lui.
Le vomissement peut étre effectué par des efforts de trois ordres :
intrins&ques, appartenant en propre à l'estomac ` extrinseques, in-
dépendants de l'estomac et appartenant aux organes expirateurs ;
et mixtes, efforts intrinsèques et extrinséques combinés et synergi-
ques. Les forces intrinsèques résident dans ja tunique musculaire
de l'estomac , les forces extrinsèques dans le diaphragme et dans
les muscles des parois abdominales (grand et petit obliques, trans-
verse et droit antérieur).
Le plus souvent le vomissement est dû aux efforts mixtes; c'est-
à-dire à la compression exercée sur le contenu de l'estomac, à la
fois d'une maniére immédiate par sa tunique musculaire propre
antipéristaltiquement. contractée, et d’une manière médiate par
les muscles abdominaux et diaphragmalique convulsivement con-
16.
tractés. Quant au vomissement dû exclusivement à la contraction
des muscles abdominaux et du diaphragme, c'est-à-dire à la pres-
sion abdominale seule, il est moins fréquent ; et le vomissement
dû exclusivement aux contractions de l'estomac seul, vomisse-
ment en fusée, l'est encore beaucoup moins.
Les forces qui interviennent dans le vomissement seraient peut-
être impuissantes pour le déterminer, si, au moment où il a lieu,
le contenu stomacal pouvait passer plus facilement à travers
l'orifice pylorique qu'à travers l'orifice du cardia, Or nous savons
que ce dernier orifice est beaucoup plus grand et plus dilatable que
l'autre, que les mouvements de l'estomac devenus alors antipéri-
stalliques dirigent les matières vers le cardia, et que l’œsophage,
pouvant perdre sa force rétentive (Longet , Système nerveux, t. II,
p. 316 à 318 et 361), cesse de les retenir dans la cavité stomacale,
Nous ne nous occuperons pas du role des muscles dans le vo-
missement, ni du mécanisme bien connu de cet acte. Nous nous
bornerons à étudier le rôle du système nerveux,
L'estomac reçoit ses nerfs de la paire vague et du grand sympa-
thique, La paire vague est la seule paire de nerfs du système
céphalo-rachidien qui anime l'estomac et l'oesophage. Le pharynx
est aussi animé par elle.
La paire vague est formée par deux nerfs représentant ensem-
ble un nerf rachidien, dontla racine antérieure ou motrice serait
le spinal, et la racine postérieure ou sensitive serait le pneumo -
gastrique. Elle doit cependant être considérée comme établissant
une transition insensible entre les nerfs dela vie de relation et les
nerfs de la vie organique. D'ailleurs, elle ressemble de plus en
plus au grand sympathique à mesure qu'on s'éloigne de son ori-
gine, detelle sorte qu'il semble que la paire vague soit une parlie
surajoutée au grand sympathique, qui en est le complément.
Le.pneumo-gastrique, racine postérieure, quoique possédant
aussi des racines motrices dés son origine (Cl. Bernard), est es-
senliellement un nerf sensitif et transmet normalement les sen:
sations propres à l'estomac : la nauske et probablement ]a faim,
la soif, etc. (Longet, Joe, cit., p. 347 à 348, et exp. LXXXVI
à LXLII). Le spinal, racine antérieure, gouverne les mouvements
intrinsèques de l'estomac, principalement ceux qui sont néces-
saires à la chymification (Longet, loc. cit., p. 318 à 325, 330
à 346, 361 à 362).
TE I
La distribution des deux nerfs de la paire vague est bien connue :
le spinal se divise en deux branches, l'une qui se jetle dans le
pneumo-gastrique et l'autre qui se subdivise en rameaux anasto-
moliques pour les premières paires cervicales, et en rameaux
musculaires pour le trapèze et le sterno-mastoïdien, Le pneumo-
gastrique, après avoir reçu la branche du spinal et fourni des
branches aux appareils de la respiration et de la circulation, s’anasto-
mose avec son congénère et ayec le grand sympathique, en formant
des plexus, et donne je rameau pharyngien, les rameaux œsopha-
giens, les rameaux de l'estomac, et se termine à gauche dans cet
organe et à droite dans le plexus épigastrique, lequel, à cause de
son importance, a souvent été considéré comme le centre de la vie
nutrilive ou organique,
Les muscles qui produisent les efforts extrinsèques du vomisse-
ment (les muscles expirateurs) reçoivent leurs nerfs de la racine
antérieure de la paire vague, de la quatrième paire cervicale et des
deux premières paires lombaires.
Il semblerait que les paires cervicales, dorsales et lombaires, si
importantes dans lacte du vomissement, puisqu'elles animent
exclusivement quelques-uns des muscles qui y concourent, sont
en dehors de la sphère d'influence. du pneumo-gastrique ; mais
il n’en est peut-être pas ainsi, car toutes les branches antérieures
des nerfs rachidiens s'anastomosent avec le grand sympathique et
reçoivent les impressions du bulbe à travers la moelle épinière.
Des faits intéressants, dévoilés par les vivisections que nous
allons communiquer, nous ont conduit à rappeler ces quelques
détails anatomiques sur la paire vague et à bien établir que le duo-
dénum, l'estomac, œsophage et le pharynx reçoivent principale-
ment leurs filets sensitifs du pneumo-gastrique ` c'est qu'en effet
nous espérons arriver ici à bien prouver que les vomitifs s'élimi-
nent par l'estomac et par les intestins, et qu'ils provoquent le Yo-
missement en excitant les expansions périphériques des nerfs,
leurs filets de terminaison, et nullement en excitant tout d'abord
les centres nerveux.
Nos expériences sur les chiens viennent démontrer: 4° par
quelles voies se fait l'élimination d'un vomitif ; 2 avec quelle len-
teur il agit quand il est introduit par injection hypodermique; et
3? que c'est très-cerlainement au moment même où son élimination
se fait dans l'estomac que le vomissement commence.
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Le fait de l'élimination de l'émétine par l'estomac, l'intestin et
le foie nous est parfaitement démontré; car, aprés avoir tué des
chiens par de fortes doses d'émétine en injection hypodermique,
nous avons fait un extrait alcoolique de l'estomac et de l'intestin
avec leur contenu, et avec cet extrait nous avons pu faire vomir
des pigeons (exp. LXVII, LXXVII, LXXVIII, LXXIX, LXXX,
LXXXI, LXXXIII).
Il nous est de plus démontré que l'émétine, administrée en in-
jection dans le tissu cellulaire, met beaucoup plus longtemps à
faire vomir qu'en ingestion dans l'estomae, environ trois fois plus.
En consultant nos expériences sur l'homme, le chien et le pigeon,
on acquiert cette conviction, si l'on tient compte des doses, du
mode d'administration, etc. (exp. LV, LVII, LXXVII, LXXXI;
obs. 18 et 19).
Il nous est bien démontré aussi que le moment du vomissement
coincide, toutes choses égales d'ailleurs, avec celui de l'élimina-
tion del'émétine ; car, si un chien est sidéré par une dose mas-
sive d'alealoide, on voit, par les lésions inflammatoires de l'estomac
et des intestins, que l'élimination a commencé sensiblement en
méme temps que les premiers vomissements, c'est-à-dire environ
quarante minutes après linjection sous-cutanée (exp. LXXVII).
D'ailleurs, chez l'homme comme chez le chien, le vomissement
n'est-il pas accompagné, précédé même d'une abondante salivation,
signe d'une élimination se faisant probablement par les glandes
salivaires, etc.?
ll est aisé de se rendre compte du mode d'action de l'émétine en
variant son mode d'administration. On voit ainsi que l'excitation a
lieu sur les terminaisons périphériques des nerfs. En effet, par des
injections sous-culanées à doses moyennes, on détermine, avec
des vomissements plus nombreux et plus énergiques, des lésions
inflammatoires de l'estomac et du duodénum intenses et graves,
tandis que par les injections à petites doses et répétées plusieurs
jours de suite, on ne détermine que peu ou pas de vomissements,
et on trouve que les lésions ne sont prononcées que dans le
jéjunum et le gros intestin, l'estomac n'étant presque pas atta-
qué. En général, le siége des lésions se rapproche d'autant plus
de l'extrémité inférieure du tube digestif que les doses réfractées
ont été répétées pendant plus longtemps (exp. LV, LIX, LXVII
et LXXXVIII).
= —
Telles étaient depuis longtemps nos conclusions, lorsque nous
avons eu la bonne fortune d'en trouver une nouvelle confirmation
dans un travail, à nous complétement inconnu jusqu'à ce jour, et
dàà MM. A. Kleimann et R. Simonowitsch, à Zurich. Ces auteurs
sont arrivés aux mêmes résultats que nous en injectant du vin émé-
tique dans les veines des chiens. Ils ont vu non-seulement que le
phénomène du vomissement tardait plus longtemps à se produire
quand l'émétique était administré par la veine jugulaire que quand
il élait donné par l'estomac, mais aussi ils ont trouvé dans les
premiers vomissements l'antimoine du tartre émélique qu'ils
avaient injecté dans la veine. Ces Messieurs ont conclu avec raison
que l'action du sel était périphérique, « que le sel produit une
excitation spéciale des parois de l'estomac ou des nerfs y abou-
tissant, » et nullement une action directe sur un «centre de vo-
missement » (Archiv. Physiologie, von Doctor F.-W. Pflüger,
1872, p. 980).
Tout ce qui précéde nous conduit à admettre que le vomisse-
ment est un phénomène d'un ordre réflexe, qu'il soit provoqué par
action directe sur les papilles sensitives que le pneumo-gastrique
distribue à l'estomac, comme dans nos expériences; ou qu'il soit
provoqué par action indirecte sur les filets nerveux sensitifs épa-
nouis dans d'autres régions (vomissement dû à la vue de certains
objets ou à l’excitation qu'ils provoquent sur les nerfs olfactifs).
Dans les deux cas, le mouvement est réflexe et involontaire ; dans
le second seulement intervient, non la volonté, maisl'imagination;
l'action réflexe a eu lieu d'abord sur le cerveau.
Pour le phénomàne du vomissement comme pour tout acte
réflexe (1), il faut admettre un point de départ de l'excitation avec
transmission vers le centre (transmission centripète), et un centre
(4) Kiss divise les réflexes d'apres les voies que suivent et l'action centri-
pète et l'action centrifuge: « A chacune de ces actions se présentent deux
voles : ou les nerfs du systeme cérébro-rachidien ou les branches du grand
sympalhique. Les réflexes les plus nombreux suivent, comme voie centripete
et comme centrifuge, les files nerveux rachidiens : éternument, vomisse-
ment, ele. Une seconde classe, presque aussi nombreuse, se compose de réflexes
dont la voie centripete est un nerf sensitif du systeme céphalo-rachidien, et la
voie centrifuge un nerf du grand sympathique, le plus souvent un vaso-moteur;
tels sont les réflexes de la plupart des sécrélions, etc.; etc. Une troisième
classe renferme les réflexes dont l’action cenlripete a pour siége les nerfs du
sympathique (sensibilité obluse, dite organique, des visceres), et pour voie cen-
zd
de réflexion avec propagation vers Ja périphérie (transmission cen-
ttifüge).
L'acte réflexe du vomissemernt à l'état normal a des nerfs céphalo-
râchidiens pour voie de transmission et le bulbe pour centre de ré.
fléxion. Nous espérons pouvoir d'abord prouver, par les expériences
que nous allons rapporter, que la voie centripèle de l'acte réflexe
du vomissement est la portion gastrique du pneimo-gastriqüue,
Quant à la voie centrifuge, nous nous y arrêterons peu parce qu'elle
nous est assez bien connue par le mécanisme même du vomis-
sement. Le centre de réflexion appellera ensuite un peu notre at-
tention. `
Avant d'admettre que le pneumo-gastrique est le principal agent
dela nausée et du vomissement, nous avons dû nous soumeltre
aux résultats de nouvelles expériences.
Chez plusieurs chiens, nous avons coupé au cou les deux pneumo-
gastriques d la fois; nous en avons réséqué un centimètre. Con-
stamment nous avons vu, immédiatement après l'opération, les
animaux se mettre à vomir. En effet, la section avait excité les
bouts centraux de ces nerfs ct provoqué le vomissement, par action
réflexe sur le bulbe (de même que les autres réflexes de la paire
vague, {els que dyspnée, augmentation où fréquence des batte-
ments du cœur, régularisation de ceux-ci, etc.).
Chez nos chiens, après un repos suffisänt, quand ils ne vomis-
saient plus depuis longtemps, nous avons injecté dans le tissu cel-
lulaire des doses vomitives d'émétine, et alors, à nolre grande sur-
prise, ou ils m'ont pas vomi, ou ils ont vomi extrêmement tard,
plus de trois heures après l'injection, e£ ils ont vomi trés-peu
(exp. LXXXVI, LXXXVII, LXXXIX et LXLI).
Qu'est-ce qui avait empêché ou retardé le vomissement ? Est-ce
trifüge les nerfs moteurs céphalo-rachidiens (de la vie de relation, tel serait
le réflexe respiratoire, elc... Enfin, on peut compréndre, dans une quatrieme
ët derniere classe, les réflexes dont les voies de conduction centripete et
centrifuge se trouvent dans les filets du grand sympatlique,....; tels sont lës
réflexes obscurs..... »
Nous renvoyons au Cours de physiologie du regretté professeur Küss, rédigé
par le docteur Mathias Duval (Paris, 1872), pour tout ce qui regarde l'étude des
actes réflexes, d’où nous extrayons cette note, ainsi que pour l'élude de leurs
lois, trouvées par Püüger, dont elles portent le nom, et confirmées par
Chauveau.
=
que l'élimination de l'émétine avait été troublée par la section dés
pneumo-gastriques ? Nullement; car le lendemain, à l'autopsie,
nous avons trouvé les lésions de là gastro-entérite. Nous croyons
plutót avoir, par cette opération, intercepté le courant nerveux qui
transmet au bulbe et au cerveau les excitations parties des voies
digestives. C'est pour cela que le vomissement avait manqué ou ne
s'était pas présenté opportunément.
Mais alors, peut-on nous demander, pourquoi dans quelques
cas le vomissement s'est-il produit quand méme, quoique très-tard ?
Nous croyons, avec M. le professeur Cl. Bernard, que l'organisme
n'est jamais borné à un seul moyen pour des actes physiolo-
giques aussi importants. Nous croyons que les fibres sensitives
du grand sympathique sont venues remplacer celles di pneumo-
gastrique, en un mot que les conducteurs centripètes du vomisse-
ment n'étaient plus les mêmes. Le retard en lui-même s'explique
parlé temps employé à approprier à cette nouvelle fonction le
grand sympathique.
Sans aller plus loin, le fait même des vomissements immédiats,
consécutifs à la résection, ne prouve-til pas suffisamment que ce
sont les pneumo-gastriques (excités par la résection) qui sont les
principaux nerfs du vomissément ?
Nous avons aussi, à notre grande surprise, vu que la séction
d'un seul pneumo-gastrique (soit le droit, soit le gauche) né don-
fait généralement pas lieu au vomissement immédiat, comme la
résection des deux, et n'empéchait ni ne retardait l'apparition
des vomissements provoqués par l'émétine en injection sous-
cutanée. Cela revient à dire que par la section d'un seul pneumo-
gastrique nous laissions à l'estomac l'autre nerf et ses anasto-
moses, et que l'estomae continuait à se comporter presque comme
si les deux nerfs eussent existé intacts, à l'intensité près (exp. LXL
et LXLII).
Ainsi non-seulement les pneumo-gastriques sont en général les
nerfs du vomissement, mais l'un d'eux peut devenir le remplaçant
de l'autre et lé grand sympathique le vicaire des deux, tout comme
les intestius se mettent à éliminer de l'urée quand on a enlevé les
reins (Dumas, Cl. Bernard). Ces subslitutions, ces remplacements
entrent tous dans le mode de fonctionnement des nerfs.
En effet, tout le système nerveux de la vie de relation ne forme-
t-il pas un tout bien uni? Ne voit-on pas lesner{s de sensibilité spé-
S Sabi
ciale être souvent, à l'état normal, des conducteurs centripètes de
l'excitation au vomissement à la place des pneumo-gastriques ? Les
deux systémes nerveux, de la vie de relation et de la vie organique,
ne forment-ils pas de méme un ensemble bien lié, se touchant,
s'anastomosant et se confondant partout entre eux ou avec les nerfs
qui, comme le trijumeau et le trisplanchnique, leur servent de
transition? Rien d'étrange pourtant que, dans des cas spéciaux,
les filets sensitifs du grand sympathique puissent remplacer les
filets sensitifs de la paire vague, c'est-à-dire que le grand
sympathique devienne la voie centripéte de transmission de l'acte
réflexe du vomissement quand les pneumogastriques viennent à
faire défaut.
En ce qui concerne le second ordre de voies de transmission de
l'excitation au vomissement (les voles centrifuges), nous n'avons
qu'à rappeler que les nerfs moteurs du vomissement sont les nerfs
des muscles expirateurs. La connaissance des muscles du vomis-
sement suffit pour nous montrer quels sont les nerfs centrifuges,
car presque tous ces muscles sont volontaires et reçoivent tous
des nerfs rachidiens bien déterminés.
Les voies centrifuges du vomissement peuvent-elles changer
comme les voies centripèles ? Généralement non, car les efforts du
vomissement sont, pour la plupart, extrinsèques et dépendent de
muscles animés par la moelle. Dans un seul cas ce changement
serait possible : c'est dans le vomissement en fusce qui dépend de
l'estomac seul, cet organe recevant aussi des filets moteurs du
grand sympathique.
Le centre de réflexion de Pacte du vomissement réside dans le
bulbe, dans le plancher du quatrième ventricule et tout près du
centre de la respiration, car ne sont-ce pas les muscles expirateurs
qui sont les premiers agents du vomissement? En effet, d’après
les expériences de M. Grimm, à Zurich, le tartre émétique ne fait
vomir que d’une manière rudimentaire pendant la respiration arti-
ficielle, et celle-ci est empêchée par lui, tandis que la respiration
ordinaire n'est pas suspendue. Nous ne pensons pas comme l'au-
teur (Archiv. Physiologie, von Doctor E.-F.-W. Pflüger, 1871,
p. 205) que « ces fails parlent en faveur de la supposition émise
que le vomitif produit une excitation spéciale du centre de la res-
piration », pas plus qu'ils ne démontrent que le centre de la respi-
ration est le vrai centre du vomissement. Nous croyons plutôt que
— 13 —
ces faits tendent à prouver que les deux centres de réflexion de ces
deux actes réflexes sont très-rapprochés.
Est-ce que le centre de réflexion; à la: maniere des voies de trans-
mission, peut changer ? Oui, dans un seul cas, croyons-nous, pour
le vomissement.en fusée, celui où l'estomae se contracte seul et le
vomissement est un acte localisé. Alors, les filets sensitifs stoma-
caux du sympathique auraient pour point de réflexion un centre,
le plus proche du grand sympathique lui-même, probablement le
ganglion solaire, et pour nerfs de renvoi les filets stomacaux mo-
teurs de ce ganglion. Dans ce cas particulier, le grand sympa-
thique serait. seul à intervenir dans le vomissement.
En somme; nous croyons qu'en général l'excitation à vomir
se produit par aclion directe sur les filets terminaux sensitifs de la
partie gastrique du pneumo-gastrique, dans la muqueuse, de les-
tomac et dans sa conlinuité : en haut, muqueuse de l'oesophage
et de l’arrière-bouche ; en bas, muqueuse du duodénum et des
autres viscères abdominaux. L’excitation à vomir se produit moins
souvent par action indirecte, c’est-à-dire par action sur les filets
d'un ou des plusieurs nerfs des organes des sens. Dans ce der-
nier cas le mouvement centripète se fait vers le cerveau, de là au
bulbe (par l'intervention de filets sensitifs, soit crâniens proprement
dits, soit du grand sympathique) ; et la réflexion en méme temps
jusqu'aux extrémités sensitives du pneumo-gasirique, d’où nausée,
et jusqu'aux extrémités des nerfs moteurs des muscles expirateurs,
d’où vomissement.
Les deux espèces de vomissement (par action directe et indi-
recte) nous conduisent à distinguer deux sortes de vomitifs : vo-
mitifs purs et vomitifs nauséants. La distinction n'est pas tout à
fait: naturelle, car les exemples caractéristiques de chaque espèce
sont rares et les deux actions se trouvent réunies dans une même
substance. M. le professeur Gubler est d'avis qu'un vomilif.est
d'autant plus énergique qu'il est plus nauséeux et qu'il étend son
action, non-seulement à l'estomac, mais aussi aux cavités buc-
cale, nasale et. pharyngienne. Aucun doute que dans certains
vomitifs l'action directe ne soit due à une substance différente
de celle qui produit l'action indirecte. Ainsi, pour l'ipécacuanha,
l'action nauséante est due à une substance odorante séparable par
l'éther (Magendie et Pelletier, Journal de pharmacie, 1817, p. 151)
et l'action. vomitive.à l'émétine, séparable par l'eau et surtout
2.
— 14 —
par l'alcool (Magendie et Pelletier, Joe, cit, et exp. LX, Voici
comment se comportent les deux substances : l'émétine agit tous
jours directement sur la muqueuse gastrique, sur ses filets sensi-
tifs, tandis que tout différemment la substance nauséante de l'ipéca
agit sur les filets de la sensibilité spéciale, glosso-pharyngiens et
olfactifs, et fait vomir au moment d’être ingérée ou méme avant
de l'être, indépendamment de l'action locale gastrique ou de tonte
élimination,
Tous les détails qui précèdent expliquent parfaitement tous. les
vomissements et les faits les plus divers qui s'y rattachent,
Ainsi il y a le vomissement par irritation de la luette ou. du pha-
rynx : il est dà. à l'excitation des filets sensitifs du pneumo-gas-
trique dans le pharynx méme.
Il ya des vomissements par Pexcitalion des nerfs de la sensibi-
lité spéciale, de la vue, de l'ouie; du tact. Tel individu vomit à la
simple vue d'un objet dégoütant, tel autre à l'audition d’un bruit qui
lui répugne ou au contact de quelque. chose de repoussant. Toutes
ces excitations spéciales sont sans doute reçues par le cerveawet
transportées de là au bulbe.
Toutle monde connaitle mal de mer, le vomissement déterminé par
le mouvement du vaisseau ot pendant la valse. Y a-t-il là un trouble
dans l'innervation de la paire vague déterminé par la congestion du
bulbe (qui coinciderait avec celle du reste; de l'encéphale) ? Cette
congestion elle-même est-elle due soit à un mouvement auquel on
n'est pas habitué, soit à une excitation anormale du nerf optique
avec troubles iridiens ? ou bien est-ce plutôt l'excitation produite
sur les épanouissement(s gastriques du pneumo-gastrique par le
mouvement anormal de va-et-vient des liquides contenus dans
l’estomac? Quoique l'on ignore l'explication du phénomène, il nous
‘semble que ce sont ces différents troubles réunis qui produisent le
mal de mer. i
Les actes analogues au vomissement, comme la régurgitation,
la rumination et le mérycisme, trouvent leur explication, les pre-
miers dans Vexcitation directe des filets sensitifs du cardia et de
Pæsophage, le dernier dans l'intervention préalable de la volonté.
Les maladies organiques de l'estomac (cancer, ulecre) amènent
dans sa muqueuse un travail morbide local des plus irritants, soit
par le dépôt d’une substance hétérologue, soit par la destruction de
l'épithélium et la mise à nu des expansions nerveuses.
= 4 =
Les saburres, la bile, dans l’érysipèle, dans l'embarras gastri-
que, elc. , excitent directement la muqueuse gastrique à la nausée et
au vomissement,
Les poisons de certaines maladies — choléra, variole, scarla-
tine, rougeole, urémie — en s'éliminanten partie par la muqueuse
du tube digestif, y déterminent les troubles qui leur sont propres,
toutcomme un vomilif.
Les maladies abdominales , les ‘calculs hépatiques, néphréti-
ques, uretéraux, les inflammations du péritoine, des intestins, du
foie, les congestions de la matrice, etċ., elc., trouvent une expli-
cation suffisante pour ce qui concerne le vomissement dans 1a dis-
tribution des pneumo-gastriques.
La méningite occasionne le vomissement par la congestion et
méme l'inflammation des méninges du bulbe rachidien.
Une tumeur cérébrale provoque le vomissement de la méme ma-
nière qu'elle provoque la douleur périphérique dans un membre ;
trés-probablement, en comprimant ou en congestionnant le bulbe,
elle détermine la sensation périphérique stomacale (Gubler).
Les douleurs violentes, dans les opérations chirurgicales, etc. peu-
vent occasionner le vomissement en provoquant un acte réflexe anor-
mal, déterminé danz son principe par la-congestion du bulbe (ce
que prouve l'accélération de la respiration, etc. , etc.).
Les hémorrhagies déterminent le vomissement, comme celles oc-
casionnent la syncope, par défaut de stimulus des centres nerveux.
Après ces considérations ne voit-on pas de quelle haute impor-
tance il est pour le thérapeutiste de bien s'expliquer l'acte réflexe
du vomissement pour chaque maladie en particulier ? Certainement;
mais n'oublions pas que le pneumo-gastrique seul ne suffit pas
pour expliquer toute nausée ni tout vomissement, et que quelque-
fois il faut avoir recours aux filets sensitifs.des nerfs de sensibilité
spéciale ou du grand sympathique.
C'est à la lenteur de l’action de l'émétine et à son innocuité re-
lative chez l’homme, quand elle est convenablement employée, que
nous devons d'avoir pu faire cette étude sur le vomissement. Elle
s'appuie sur des expériences faites au laboratoire de thérapeutique
de l'Ecole de médecine avec M. le docteur Ernest Labbée; au labora-
toire du Jardin des Plantes avec M. le docteur Armand Moreau, et à
Phópital Beaujon avec M. le professeur Gubler, Ces expériences font
一 16 一
partie d'un. travail. plus important sur l'action physiologique de
l'émétine, que nous aurons bientôt l'honneur de lire à la Société de
thérapeutique.
Il est encore indispensable de noter que nos expériences ont été
faites avec des. solutions. d'émétine blanche du commerce prove-
nant dela fabrique de Merck, de Darmstadt. Ces solutions aqueuses,
titrées tantôt au cinquantième, tantôt au vingtième, quoique ayant
nécessité un peu d'acide pour être effectuées, n'ont recu les unes
qu'une petite goulte d'acide nitrique, les autres un peu. d'acide ci-
trique, et ne rougissaient jamais le papier de tournesol. Elles étaient
neutres. Pour chaque expérience, nous aurons le soin d'indiquer
par son initiale l'acide qui a servi à perfectionner la solution.
EXPÉRIENCES
Voyons maintenant, parmi nos expériences et observations,
celles sur lesquelles se basent principalement les conclusions que
nous avons développées,
Erpgnesc LV. — Chien tué en trois jours et demi par une injection sous-
culanée de 6 centigrammes d'éméline; gastro-entérile manifeste. A l'au-
topsie ` hépalisalion pulmonaire; cœur et gros vaisseaux dilatés par du sang
noir, ainsi que vaisseaux moyens el pelits ; muqueuse gastro-inteslinale
injectée ; foie légerement altéré.
6 février 4872. Chien roquet de moyenne taille, mále, jeune, à dents
fleurs de lis.
3 h. 10, p. m. 6—80, 1 — 11, TR — 395,8.
3 h. 33. Injection de 6 centigrammes d'émétine, solution N au cin-
quantième. Immédiatement le chien se pourléche et renifle.
3 h. 40. L'animal tremble et a l'air inquiet.
4 h. 2. L'animal a deux vomissements abondants, incolores, glaireux,
écumeux.
4 h. 6. Nouveau vomissement ou l’on trouve un ascaride.
Ah 46. Cœur très-difficile à compter, tantôt à battements rapides,
rantót plus lents, et cela dans la méme minute. Pupilles trés-larges.
Une taie sur la cornée gauche.
4h20 R — 19, TR — 395,9.
4 h. 37, L'animal s'est enfui pour avoir une selle.
7 février. 2 h. 40, p. m. Le chien est triste et blotti dans un coin de
la niche. Il a vomi deux fois, et dans les matières se trouvent plusieurs
ascarides. Il ne parait pas avoir eu de selle diarrhéique, pendant la nuit
au moins.
3 heures. 6 — 86, R=—12, TR—395,8.
8 février. Méme élat général. Deux vomissements bilieux pendant la
nuit.
3 heures. Cœur à battements trés-faibles, imperceptibles ; pouls fémo-
DIR eh le SE
c4 =
9 février. 2 h. 35 p. m. R —415, TR — 395,8; pouls fémoral — 140.
Animal triste, amaigri, perdant abondamment son poil, ne mangeant
pas et restant couché. Ses yeux sont chassieux. e
40 février. Ce matin le chien est trouvé mort dans sa niche.
2 h. 30. Rigidité cadavérique trés-prononcée, A l’autopsie, le poumon
gauche est congestionné et comme ecchymotique, d'une coloration
rouge lavée, sale, crépitant à la pression. Au poumon droit, il y a de la
pneumonie lobaire presque généralisée; seule la partie inférieure de ce
poumon n'est pas hépatisée; mais hépatisation rouge du lobe moyen
complet et méme hépatisation dans le lobe supérieur en avant. Le lobe
moyen du poumon, mis dans l'eau, s'enfonce immédiatement. Nous disons
que le lobe inférieur n'est pas touché ; en effet, il n'y apparait qu'un
peu de congestion à sa partie antérieure. Trachée saine, de méme que
les grosses bronches. OEsophage normal, mais sa muqueuse est un peu
colorée en jaune par de la bile. Grosses veines du cœur gorgées de
sang. Cœur gros; caillots noirs, mous, remplissant. complétement l'o-
reillette et le ventricule droits et l'oreillette gauche, de méme que l'ar-
tère et les veines pulmonaires. Plévre, rien. Pancréas un peu rouge.
Rate, rien. Foie rouge, congestionné. Vésicule biliaire remplie de bile
trés-épaisse. Reins gorgés de sang, congestionnés. Intestins trés-rouges
el injectés par placards du cóté de la face péritonéale. Ganglions mé-
senlériques gros ei rouges. L'intestin tout entier. est vide et contient
une matière jaunâtre. Gros intestin offre une injection fine. au niveau
des plis de Ia muqueuse. Iléon, jéjunum, duodénum offrant une injec-
tion fine qui va en augmentant à mesure que l'on s'approche de l'estomac.
Les plaques de Peyer sont saines, une exceptée, qui est gonflée. ("est
au commencement du jéjunum que l'injection devient. des plus pro-
noncées ; il y a là une entérite des plus évidentes. Au duodénum, Pin-
jection est trés-forle et laisse voir comme. déprimées des glandes
saines, l'ensemble offrant l'aspect de glandes ulcérées. Estomac rempli
de liquide brun, fortement coloré par la bile. Dans le grand cul-de-sac,
peu de chose ; seulement des vaisseaux dilalés et une partie de sa mu-
queuse déjà digérée. Dans le petit cul-de-sac une grande plaque. d'in-
jeclion avec la muqueuse gonflée; c'est encore de l'inflammation. Cerveau
injecté à sa surface, les veines gorgées de sang. La substance médullaire
n'offre rien à noter. Rien au cervelet, ni au. bulbe. Vessie demi-
pleine. Urine recueillie dans la vessie post mortem, trouble; rougeátre,
en petite. quantité, ne s'éclaireissant pas par la chaleur, ni par l'acide
acétique aprés l’action de la chaleur; pas de décoloration par la liqueur
de Fehling ; celle-ci noircit considérablement. L’urine ne devient pas
transparente quand on y ajoute de l'acide nitrique en petite quantité.: Si
celui-ci est en excès, toute la masse prend une coloration verte foncée,
Au bout d'une minute, le liquide se divise en deux couches: l'une supé-
rieure, de beaucoup la plus épaisse, est verte; l'autre inférieure, aug-
mentant graduellement d'épaisseur, de couleur rouge orangée. Aprés
cinq minutes, toute la masse est rouge. Urine légérement acide. Au mi-
croscope, on trouve l'urine remplie de spermatozoïdes morts en quantités
innombrables ;. larges: lambeaux d'épithélium : pavimenteux , cellules
polygonales granuleuses à noyau trés-réfringent; ‘quelques cellules
paraissant remplies de granulations pigmentaires. Cà et là quelques
fines granulations trés-réfringentes. Cristaux de cholestérine. Ligature
ayant porté entre la prostate et la vessie, au niveau du col. Foie : au
microscope, un grand nombre de cellules hépatiques sont remplies de
EO EE
granulations réfringentes, mais ]a plupart ne sont que peu altérées;
elles sont légèrement granuleuses, Globules sanguius, au microscope,
normaux.
ExpéniescE LVII — Chienne ayant subi l'ingestion dans l'estomac de 20 cen-
tigrammes d'émétine; vomissements ; pas de diarrhée; ralentissement de
la cireulation et de Ja respiration et abaissement de la température ` gué-
rison.
28 février: Chienne ayant servi à l'expérience LVII. Elle se porte admi-
rablement Men. Pupilles dilatées.
22h. 48; p. m. C—100, P100 à 104, R—33, TR=—40°,2. Animal à
jeun.
3 heures. Première prise d'émétine, 3 cenligrammes dans une bou-
lette de foie (fromage d'Italie).
3 h: 5. Deuxiéme boulette, même dose.
3 h. 40. Troisiéme boulette, méme dose.
3h: 15. Quatriéme boulette, même dose. Dans l'espace de seize à
dix-sept minutes, l'animal a avalé 20 centigrammes d'émétine.
31h: 95. P—100. Animal inquiet et se pourléche.
3 h. 29. Nausées.
3 h. 30. Vomissement de boulettes en partie liquéfiées et d'un petil
paquet de ficelle.
3 h. 35. Il a avalé une partie des matières vomies et la ficelle. Les vo-
missements sont trés-acides au papier bleu tournesol.
3 h: 80. L'animal tremble trés-fort. Légėre résolution.
(—100, P—100, R—19, TR—40 degrés, Pupilles resserrées.
3h. 55. Nouveaux vomissements avec des efforts trés-violents ; le
morceau de ficelle‘ dans les matières vomies. La chienne se remet à
manger de ce dernier vomissement, dont elle laisse la majeure partie.
Les vomissements sont toujours acides. Elle refuse des aliments sains,
4 h. 8. Nouveaux vomissements peu abondants, trés-écumeux., Ces
derniers ne rongissent pas le papier bleu tournesol; ils sont neutres,
e ils ne bleuissent pas le papier rougi. L'animal refuse à manger et à
oire.
4 h. 43. Nouveau vomissement écumeux neutre. L'animal se couche
un peu de temps.
4 h. 30. P—84; C—82; R—16; TR—399,6. Pupilles resserrées.
Végére résolution. Il se couche un peu.
29 février. 4 heures, p. m. C—86, P—86, R—21, TR—39»,8. Eta
satisfaisant.
《er mars. 4 heures, C—90, P—90 à 94, R—24, T—39 degrés. L'ani-
mal va trés-bien.
Expérience LIX. — Chienne tuée en onze jours el demi par l'ingestion dans
l'estomac de 50 centigrammes d'émétine ; beaucoup de vomissements ` pas
de diarrhée, excepté la veille de la mort ; circulation accélérée ; respiration
non-changée ; température diminuée d'abord et augmentée ensuite progres-
sivement. A l'autopsie: cœur et vaisseaux remplis de sang noir ; congestion
de lous les visceres; divers foyers d'hépatisalion dans les poumons ; ulcères
dans la bouche ` estomac injecté; intestin grêle tres-injecté ; gros intestin
moins injecté ` rectum très-injeclé et ulcéré; on ne peut pas constaler la
présence de l'émétine dans le foie.
二
4 mars. Même chienne de l'expérience précédente dans un état satis-
faisant, quoique maigre et perdant son poil.
3 h. 10, p. m. C—84, P—80, R—19, TR—395,2, à jeun. Pouls inter:
mittent ; il manque une pulsation sur cinq ou six; d
3 h..30. L'animal avale deux boulettes contenant ensemble 29 centi-
grammes demetine en poudre, ;
3 h. 37. Encore deux boulettes de foie. de porc avec la même dose,
c'est-à-dire 95 centierammes d'émétine.
4 heures. L'animal, qui a pris en tout 50 centigrammes d’émétine, se
ponrléche; il a des borborygmes et des frissons et il est trés-inquiet.
—98, P—96, R—21, TR—39 degrés.
4 h. 3. La chienne vomit deux fois, d'abord des aliments mous, puis
liquéfiés.
Ah 48. L'animal vomit de nouveau deux fois des matières en partie
écumeuses, filantes, et en partie liquides. H se frotte le museau sur le
paillasson tout autour des matières des seconds vomissements, comme
S'il se nettoyait pour mieux flairer.
4 h. 25. Il vomit deux fois, avec pas mal d'efforts, des matiéres mu-
queuses et écumeuses. !
4 h. 30. L'animal fait le cercle autour des matières vomies en se frot-
tant Je museau sur le paillasson et en flairant. Il se couche.comme s'il
était fatigué.
4 h. 35. Nouveau vomissement écumeux.
4h. A8. Nouveau vomissement aussi abondant et trés-écumeux, plus
blanc que le précédent. L'animal refuse à boire et à manger.
5 h. 4 Deux vomissements très-écumeux et trés-blanes.
5 h. 6. L'animal boit passablement.
5 h. 12, Il boit de nouveau:
5 h.15. La chienne vomit pour la septième fois beaucoup d'eau
claire avec de l'éeume (le tout ressemblant à du blanc d'œuf battu).
5 h. 25. Frissons. 0—90, P—82, R—18, TR—38»5,8.
5 h. 37. La chienne boit encore assez abondamment:
5 h. 48. Elle ne vomit plus et est enfermée dans un chenil propre,
où elle reste seule;
5 mars. 10 h. 30, à. m. Elle n'a pas mangé le foie de porc qu'on lui
avait laissé. Elle a vomi quatre fois depuis hier soir six heures. Les vo-
missements sont aqueux, écumeux, en partie clairs et transparents, en
partie blancs opaques; un seul fait exception et se trouve teint en jaune
vert comme par de la bile. La chienne n'a pas eu de diarrhée. Au sortir
de son chenil, elle à cependant une évacuation extrêmement dure,
sèche, pulvérulente, d'un jaune grisâtre, et boit avec empressement.
Bag P—120, C112 4490, TR= 3876.
6 mars. Etat.satisfaisant. Animal amaigri, perdant le poil, et ba-
vant. un. peu. C—88, P—806, R= 18, TR—395,25. Sur l'asphalte de la
cour, j'ai trouvé des matières écumeuses en irois places distinctes, qui
ressemblent à celles vomies précédemment, Enfermé de nouveau dans
sa niche.
7 mars. Pas de vomissements ni d'évacuation. L'animal n'a pas mangé,
car ses aliments sont intacts.
10 heures, a. m. C—102, P—100, 1—19, TR=89°,5. L'animal vient
de faire une selle moulée, molle, Il bave un liquide blanc, filant,
écumeux.
RE 20
8 mars. 3 h. 40. L'animal est triste, il a perdu son entran, il à
cependant mangé un peu. Il bave beaucoup et perd son poil abon-
damment, (—4142, P—136, R—20 à 22, TR—40»,6.
9 mars. 4 p. m. L'animal a mangé un peu; nonobstant il a la peau
brülante et se trouve trés-abaltu; il bave beaucoup et ne tousse pas
moins. C—0, P—144 à 146, R—27, TR—410,2,
11 mars, 4p. m. L'animal a le râle trachéal; il est mourant et n'a
pas mangé depuis samedi ; cependant il n'a plus de diarrhée ni de vo-
missements. C—0, R—65, TR=38,4, P—106. :
5 h. 15. L'animal a une diarrhée muqueuse, bilieuse, sanguinolente,
comme dans la dysenterie, mais pas de ténesme.
19 mars. La chienne est morte, froide et dans la rigidité cadavérique.
Nouvelle selle sanguinolente, assez abondante, formant une mare de
sang, dans laquelle l'animal est élendu ; car tout le parquet. de. la
niche en est baigné.
9 h. 40, a. m. Autopsie. Les muscles du thorax et du tronc sont d'un
rouge nomátre. Poumons : le gauche présente au lobe moyen beaucoup
de petits foyers d'hépatisation rouge, lesquels, excisés et jetés dans
l'eau, vont au fond et y restent; mais les lobes supérieur et inférieur
Sont. presque .sains et offrent à peine quelques petits points ecchymo-
tiques. Quant au poumon droit, plus des deux tiers de son lobe moyeu
sont hépatisés en rouge et en masse et tombent rapidement au fond de
l'eau, mais ses lobes supérieur et inférieur sont parfaitement sains. La
trachée et les bronches sont saines, légérement injectées ei el. là;
D'ailleurs tous les viscères, de méme que les muscles, son, trés-conges-
tionnés, gorgés de sang noir et encore tiédes, Cœur arrêté en diastole ;
les cavités droites remplies d'énormes caillots de sang noir, dont le
centre est décoloré; les cavités gauches remplies aussi de sang noir
coagulé. Endocarde et péricarde tres-sains. Bouche : la langue offre prés
du raphé trois petites ulcérations ovales à fond grisátre, et Ia muqueuse
des gencives offre aussi dix ulcérations des deux cótés et au niveau des
dents. Ces ulcérations, isolées les unes des aultres, existent probable-
ment depuis que l'animal s'est mis à baver et sont le résultat d'une
stomatite venue à la suite de l'entérite. Pharynx, œsophage sains. Cardia
légèrement injecté. Estomac contenant 60 grammes d'un liquide clair,
verdátre. Sa muqueuse est saine au niveau du grand cul-de-sac ; mais,
à mesure que l'on s'approche du pylore, elle est injectée, et même trés-
injectée, très-rouge au niveau de cet orifice. Intestins : au duodénum,
l'injection venant du pylore s'y continue dans l'étendue de 5 à 6 centi-
mètres. A partir de ce point, la muqueuse intestinale devient d'une
épaisseur considérable, comme si l'intestin avait subi une dégénéres-
cence graisseuse, et les points d'injection commencent à être isolés,
grands, ronds comme des piéces de monnaie et assez nombreux ; ces
points se présentent de méme dans le jéjunum et l'iléon. Les plaques
de Peyer sont saines, quoique enfoncées dans cette muqueuse épaisse,
et ayant pour cela un faux aspect d'nlcéres. Gros intestin injecté çà et là
légèrement. Appendice iléo-cœcal offrant sa muqueuse d'un aspect lar-
dacé el trés-injectée, d'un rouge noir. De méme le rectum présente, aux
bords libres des plis longitudinaux, des ecchymoses, ce qui donne à la
muqueuse l'aspect d'une étoffe striée de rouge foncé dans le sens de la
longueur ; et cela tranche avec le reste de l'intestin, tellement c’est pro-
noncé, Notons aussi qu'il existe dans la moitié inférieure du rectum
一 21 — e
deux ulcères; grands comme des haricots flageolets et disposés en cercle,
el que l'aspect rouge foncé et noirátre de la muqueuse du rectum, ainsi
que de l'appendice iléo-cœcal, tranche avec celui de la dernière portion
de l'intesun gréle, dont la muqueuse est parfaitement saine dans l'éten-
due de 12.centimétres. Nous avons trouvé un paquet de lombrics dans
le-jéjunum. Reins congestionnés, mais sains dans les deux substances
corticale-et médallaire. Foie et rate recueillis, et; mis dans un bocal,
sont portés à M, le docteur Méhu, pharmacien en chef de l'hópital Necker,
dans le but d'y rechercher l'émétine. « Voici, m'écrit le docteur Méhu,
la marche que j'ai suivie pour obtenir sous une forme trés-concentrée
les parties, solubles des organes du chien empoisonné par l'émétine.
Le foie sur lequel j'ai opéré élait friable, gorgé de sang, coloré iné-
galement en rouge foncé, brun pourpre, plus ou moins violacé. «Sa
friabilité est en rapport avec le degré de son état de congestion. La rate
parait peu augmentée de volume, mais des taches violacées ou d'un
brun foncé montrent son état de congestion. Ces organes ont été tout
d'abord bien divisés à l'aide d'un scalpel et de ciseaux, puis écrasés
dans la main, enfin à l'aide d'un pilon de porcelaine. Cela fait, je les
ai mis dans un matras de verre avec assez d'alcool concentré pour les
recouvrir; j'ai laissé macérer à froid pendant six heures (pour deux
autres chiens, huit et méme douze heures), puis j'ai fait digérer à
chaud, au bain-marie, jusqu'à ébullition du liquide, que j'ai filtré
bouillant. Le résidu de l'opération a été repris deux fois de suite par
un égal volume d'alcool, et les liquides ont été fillrés encore trés-
chauds, Tous ces liquides alcooliques sont concentrés au bain-marie
el réduils à un petit volume. Mais ce premier extrait est trop volumineux
pour qu'on puisse l'injecter. Pour mieux le dépouiller. des matières
albumineuses qu'il renferme encore, j'ai ajouté quelques gouttes d'acide
acétique qui le rendent sensiblement acide ; puis j'ai traité cel extrait
par une grande quantité d'aleool. Il se dépose des sels minéraux, des
matières albuminoides que je reçois sur un filtre ; je lave ce dépôt avec
de l'alcool concentré, puis j'évapore le liquide alcoolique, qui me donne
un deuxiéme extrait plus concentré. Ce deuxiéme extrait est repris à
son tour par de l'alcool trés-concentré; le liquide filtré, ramené
par l'évaporation au bain-marie en consistance sirupeuse,n'occupe plus
qu'un petit volume. Cest cet extrait qui sera injecté. » La contre-
épreuve sans résultat (exp. LXVI), car un pigeon à qui on injecte sous
la peau cet extrait ne vomit pas.
Expérience LXI. — Chienne ayant subi une injection sous-cutanée de la so-
lulion préparée en épuisant de l'émétine brune par l'éther ; pas d'effet.
21 mars. Petite chienne ratier pesant 6 kilogrammes, saine et gaie.
2 h..30; p. m. P—94, R—29,'1—39.
2 h. 37. Injection sous-cutanée au flanc droit de 4 gramme et demi
d'une solution aqueuse contenant 5 centigrammes d'éméline préparée
par le docteur Méhu en épuisant de l'émétine brune par l'éther, qui, à
l'état pulvérulent, avait apparemment les mémes caractéres que celle
du commerce.
2 h. 55. L'animal se couche et se pourléche un peu.
3 h. 40: P—88, R—20, T—39.
3 h. 55. Aucun effet.
99 mars. 40 h: 30 matin. Rien dans la niche, ni diarrhée ni vomis-
2 $9 i
sement, le parquet étant sec comme la veille, Rien à manger. La chienne
ne veut pas boire, P—124, R=27, T—39?,9. )
23 mars. Guérie.
Exrériexce LXVIT. — Chienne tuée en six quarts d'heure par 94 centigrammes
d'émétine en injection sous-culanée ` convulsions et efforts pour vomir
atroces el sans résultat ; injection rouge noirâtre de tous les viscères;
injection {rès: forte et rouge noirâtre de la muqueuse stomacale et intestiz
Bn la reclale élant saine. On démontre la présence de l'émétine dans le
oie
27 mars. Petite chienne ratier du poids de 6 kilogrammes, ayant
servi à l'expérience LXI et bien portante.
3 heures. 6—86 à 92, P—84, R—16 à 18, T—3993 3; à jeun:
3 h. 48. Injection de 24 centigrammes d'émétine (solution N au cini-
quantiéme). L'injection est faite sous la peau des deux flancs, en quatre
points différents et de chaque côté, c'est-à-dire en huit seringuées, soil
un total de 12 grammes de solution,
3 h. 30. La chienne se lèche les piqûres et se couche dans un coin.
3 h. 43. Vomissement d'une petite quantité de liquide écumeux d'un
jaune vert clair; puis une régurgitation.
3 h. 50. Vomissement peu abondant, teint par de la bile.
4 heures. L'animal fait des efforts terribles pour vomir, et n'y
parvient pas. Il se traine poussé par ses membres postérieurs, parce que
les antérieurs ne le soutienuent plus. Les efforts pour vomir conti-
nuent sans succés. La chienne se couche tout de son long dans un coin
saus pouvoir se mouvoir. Les souffrances etles convulsions pour vomir
sont horribles.
4 h. 5. Couché tout de son long sur le côté droit, comme mourant,
l'animal ne parvient plus à vomir, malgré ses efforts, Diarrhée.
Ah 48. €—160 à 166, P—152 à 160, R—52, T=37°,8. L'animal
continue à faire des efforts de vomissement, avec état convulsif, qui le
fait se trainer et se coucher alternativement.
4 h. 30. Urine abondante.
4 h. 33. Mort.
4 h. 80. Autopsie. La chienne est encore toute chaude. Tous les or-
ganes sont congeslionnés , couleur violacée et claire presque partout,
car partout il y a des congestions. Poumons distendus par l'air ; ils
s’affaissent à l'ouverture de la trachée; ils sont sains, d'une couleur
violacée claire, et, quoique gorgés de sang, ils surnagent. Cœur distendu
par du sang rouge noirâtre trés-liqnide, Les grosses veines sont disten-
dues de méme par du sang ayant les mêmes caractères. Le cœur est
arrêté en diastole. Bouche et œsophage pleins d'écume. Estomac énor-
mément distendu par de l'écume trés-visqueuse , du mucus coloré par
de la bile. La muqueuse gastrique est trés-congestionnée, de couleur
violette claire. Pylore trés-injecté et d'un rouge vif. Duodénum conges-
tionné par places et en plaques, rempli d'écume colorée par de la bile.
Jéjunum injecté aussi, mais moins, et sa muqueuse injectée se! vail
mieux en raclant la couche de mucus adhérent à la surface. Iléon plus
injecté que le précédent intestin, mais perdant complétement l'injeetion
et se présentant à l'état sain 45 centimètres avantla valvule iléo-cœcale.
Celle-ci est injectée intérieurement, mais beaucoup moins que le! gros
intestin. Rectum presque sain. Mésentère trés-gorgé de sang noir dans
toutes ses veines, Reins trés-congestionnés, Gerveau et méninges très-
E una
gorgés de sang noir, Foie et rate, recueillis et portés au docteur Méhu,
sont épuisés de leur émétine par l'alcool, par le méme procédé que dans
l'expérience. LIX, puis Pextrait injecté dans le tissu. cellulaire d'un
pigeon (exp. LXVIL) produit des vomissements:
Expérience LXX VII. — Deux chiens tués en deux heures par des doses mas-
sives d'éméline en injection sous-eutanée, 98 centigrammes pour les deux.
On démontre la présence de l'émétine dans l'extrait des deux foies réunis
(voir exp: LXXX) et aussi dans l'avanñt-dernier extrait des deux masses
des tubes digestifs avec leurs contenus (voir exp. LXXXIII), mais pas dans
le dernier (voir exp. LXXVIII), ni dans l'extrait des deux sangs réunis (voir
exp. LXXIX).
95 avril. A. Petit chien loulou, pesant 7 kilogrammes, ayant servi
à l'expérience LXXVI.
10 heures, a. m. C—difficile à compter; P—140, R—17, TR—39»,9.
10 h. 48. Injection sous-cutanée aux deux flaucs de 32 centigrammes
d'émétine (solution N, au cinquantième). Cette opération dure un peu à
cause de Sa masse.
11 h. 20. Vomissement d'un peu d'écume blanche presque pure.
41 h. 45. Le chien tombe sur le côté gauche sans pouvoir se relever
et présente des convulsions atroces. Selle naturelle.
12 h. 30. Mort, depuis une demi heure probablement,
4 p. m. Autopsie. Cœur arrêté en diastole. Tout le sang, liquide et en
caillots (excepté celui du foie), est recueilli avec soin dans un bocal. H
s’en perd pas mal cependant, un sixième environ. A ce sang je joins la
rate, les reins et le pancréas. D'ailleurs le sang est assez fluide, l'ani-
mal étant encore chaud. Poumons un peu violets, mais sains et sur-
nageant très-bien. Estomac et intestins recueillis à part avec tout
leur liquide, qui est trés-spumeux; d'ailleurs ils sont peu injectés,
seulement par plaques à distance. Vessie saine et sans urine. Foie
rouge etramolli, mis à part. Ainsi je fais trois lots, auxquels j'ajoute
les organes correspondants du chien suivant, que je viens d’empoisonner
par une dose massive d'émétine, afin d'avoir un chien double, c'est-à-dire
de maniére à opérer sur des masses beaucoup plus considérables.
B. Gros chien barbet, pesant 11 kilogrammes.
10 h. 30, €—190, P—1928, R—24, 711—369», 7. !
41 h. 45. Injection sous-cutanée aux deux flancs de 66 centigrammes
d'émétine (solution N au cinquantiéme). A cause de la masse du liquide,
l'opération dure assez longtemps.
1t h. 45. Deux vomissements de restes de matières alimentaires en
petite quantité.
11 h: 50. L'animal souffre d'angoisses extrêmes, à cause des efforts
terribles qu'il fait pour vomir sans y parvenir. Il tombe et ne peut plus
se relever. Une petite garde-robe naturelle.
41 h. 55. Mort.
12h. 30. Autopsie, L'animal est encore chaud. Cœur arrêté en dia-
stole et rempli de caillots de sang noir. Je recueille ce sang, ainsi
que tout le sang du corps, excepté celui du foie, et je perds de toute la
masse le cinquième environ. Je joins ce sang à celui du chien précé-
dent, daus le méme bocal. Aprés les ligatures nécessaires pour
conserver le contenu, je recueille aussi l'estomac et les intestins,
el je les joints à la masse correspondante. Enfin j'extrais le. foie
avec son sang et je le. place avec le foie du chien antérieur. Ainsi
S -— AE es
respectivement réunis, je porte ces organes doubles au docteur Méhu
pour une derniére analyse. Póumons violets, mais sains; vessie sans
urine ; et en général l'autopsie révèle d'ailleurs le même état que pour
les chiens tués par des doses massives d'émétine, et particulièrement
pour le précédent. Ainsi, sang noir liquide partout; muscles, mésen-
tère, etc., injectés de noir, ete. Comme dans le cas qui précède, les reins,
le pancréas, la rate et le cœur sont mis ensemble avec le sang.
C. Voici maintenant comment le docteur Méhu a opéré pour obtenir
les trois extraits à expérimenter; je lui laisse la parole :
« 19 J'ai divisé les reins et les ai joints au sang. Le tout a été addi-
tionné de 1 litre d'alcool et chauffé jusqu'à l'ébullition. Le liquide a
été obtenu par pression dans un linge, puis remplacé trois fois. Tout le
liquide provenant de ces pressions a été filtré, évaporé au bain-marie
en consistance sirupeuse. L'extrait, repris par l'alcool fort, a été filtré
et la solution alcoolique concentrée en consistance sirupeuse au bain-
marie. Le résidu a été repris par un mélange de trois parties d'alcool et
une partie d'éther, qui a laissé indissoute la plus grande partie des sels.
Le liquide alcoolique éthéré, évaporé, a donné le troisiéme extrait (voir
exp. LXXIX), qui n'a pas fait vomir, et la solution des sels du résidu
(voir exp. LXXXID, qui n'a produit aucun effet non plus.
« 2° L'intestin, très-divisé à l'aide de ciseaux, a été traité par l'eau
bouillante, puis par l'alcool bouillant. Les liquides réunis ont été éva-
porés au bain-marie en consistance d'extrait. Celui-ci, repris par l'alcool
fort, a laissé un résidu insoluble trés-considérable que. j'ai traité par
l'alcool à plusieurs reprises pour l'épuiser aussi complétement que pos-
sible. Les solutions alcooliques concentrées au bain-marie ont laissé un
extrait, que j'ai redissous dans l'alcool concentré. Enfin, aprés un nouz
veau traitement par l'alcool, j'ai traité l'extrait alcoolique sirupeux. par
un mélange d'aleool et d'éther. L'extrait alcoolique éthéré, cinquième
ou dernier extrait (voir exp. LXXVIII), n'a pas produit sensiblement
d'effet; mais le résidu insoluble dans l'aleool éthéré, quatriéme ou avant-
dernier extrait (voir exp. LXXXIII), a donné lieu à des vomissements.
C'est que dans le cinquième extrait j'avais employé probablement trop
d'éther pour rendre aussi pelite que. possible la quantité à injecter.
« 39 Les foies, bien divisés à l'aide d'un scalpel, puis écrasés dans a main,
ont été épuisés d'abord par l'eau bouillante, puis par l'alcool, enfin par
l'eau distillée. Les liquides réunis, évaporés au bain-marie, ont donné un
extrait que j'ai repris par l'aleool concentré. (ie liquide alcoolique, éva-
poré en consistance épaisse, a été repris par l'alcool fort, puis évaporé
au bain-marie. Enfin le résidu dissous dans l'aleool fort, filtré, addilionné
d'éther, a déposé une matière, quatriéme extrait (voir exp. LXXXIV), qui
n'a pas fait vomir, tandis que l'extrait, alcoolique, éthéré, cinquième
extrait (voir exp. LXXX), a produit des vomissements. »
了 EXPERIENCE LXXVIII, — Pigeon recevant l'injection sous-culanée du cinquième
et dernier extrait des deux tubes digestifs réunis des deux chiens empoison-
nés ensemble par l'émétine; point de vomissements, mais des efforts pour
vomir ; beaucoup de diarrhée,
2 mai. Pigeon blanc, femelle, de moyenne taille.
2 h. 35. Injection sous-cutanée du cinquième ou dernier extrait
alcoolique éthéré, provenant des deux masses des tubes digestifs avec
2 ,
leur contenu, des deux chiens tués ensemble je 95 avril par des doses
massives d'émétine (voir exp. LXXVII). =
3 h. 5. Le pigeon fait deux mouvements, comme. s'il voulait vomir.
Remarquons que l'injectiona causé peu de traumatisme, parce que la
quantité de liquide était petite.
4 heures. Selle naturelle, puis diarrhéique.
5 h. 25. Animal triste et malade, blotti dans un coin. Moins de diar-
rhée.
3 mai. 2. h..10, p. m. Encore de la diarrhée, mais moins. Tristesse.
4 mai. 5 heures, p. m. Depuis hier énormément de diarrhée, de liquide
clair, trés-fluide, très-abondant et vert.
5 mai. 10 heures, a. m. La diarrhée a continué en. assez grande
abondance, car une grande partie du parquet est inondée par places.
Le pigeon est moins triste, plus vivace.
6 mai, 3. p. m. Plus de diarrhée. Le pigeon va mieux.
8mai.4 p. m. Le pigeon, pris dans les mains, lutte beaucoup. Pendant
ce temps, plusieurs grosses ampoules de la peau crévent aux endroits
où les ponctions avaient été faites et laissent échapper un liquide gris
verdàtre, clair, séro-purulent.
Expérience LXXIX. — Pigeon tué par l'injection sous-cutanée de l'extrait
des deux sangs réunis des deux chiens empoisonnés ensemble par de l'émé-
line; pas d'efforts pour vomir ni de vomissements ; beaucoup de diarrhée.
2 mai. Pigeon très-sain et assez fort, brun, mâle, plutôt gros que
petit.
| 3. h. 48, p. m. Injection sous-cutanée de l'extrait alcoolique éthéré,
ou troisième extrait des deux sangs, reins, etc., réunis, des deux chiens
tués ensemble le 25 avril par des doses massives d'éméline (voir, exp.
LXXVII). Le pigeon perd quelques gouttes de sang par la ponction.
3 h. 40. Selle liquide. Immobilité et tristesse.
3 li. 50. Selle liquide.
4 h. 30. Selle liquide.
5 h. 25. Toujours triste, le pigeon continue à avoir de la diarrhée.
3 mai. 9 li. 30, a. m. Trés-malade; perdu.
9 h. 40, p. m. Mort et froid. Autopsie. Cœur arrêté en diastole, pour
les oreilleltes seulement ; ventricules vides et contractés. Sang fluide et
noir; pas de caillots. Foie ramolli et injecté, noirâtre. Intestins assez
injeetés. Poumons et reins trés-sains. Beaucoup d’œdème autour des
piqüres et pas mal de traumatisme aussi.
Exrémence LXXX. — Pigeon tué par l'injection sous-culanée du cinquième
ou dernier extrait des deux foies réunis des deux chiens empoisonnés en-
semble par l'éméline; vomissements excessivement nombreux, diarrhée
après.
2 mai, Très-beau pigeon cendré, femelle, vivace.
3 h. 30, p. m. Injection de 4 gramme de l'extrait alcoolique éthéré,
cinquième ou. dernier extrait des deux foies des deux chiens empoi-
sonnés ensemble le 25 avril par des doses massives d'émétine (voir
exp. LXXVII). Immédiatement l'animal tremble beaucoup et vomit.
3 h. 35. Selle. Tremblement.
4 heures. Nouvelle selle.
Ah, 45. Injection sous-cutanée d'une seconde dose {2 grammes en-
viron). du même extrait des foies.
= 00 —
4 h. 18. Trois vomissements de graines, successifs.
4 h. 20. Nouveau vomissement de méme nature, suivi de deux autres;
4 h. 23. Trois vomissements de graines.
4 h. 30. Selle presque naturelle.
B5 heures, Injection sous-cutanée du reste du méme extrait alcooli-
que éthéré (cinquième extrait) des deux foies (3 grammes environ).
5h. 10. Plusieurs vomissements peu énergiques, car le pigeon est
affaibli. Peu de graines rendues avec beaucoup d'effort. Les vomisse-
ments sont tellement nombreux, que lanimal vomit quatre fois en
moins de deux minutes.
5 h. 15. Encore des vomissements.
5 h. 55. Le pigeon boit.
3 mai 9 h. a. m. Trouvé mort. Beaucoup de diarrhée sous lui.
2 h. 40. Autopsie. Cœur arrêté en diastole, rempli de sang noir, ainsi
que Lous les gros vaisseaux, Muscles noirs, injectés. Foie trés-ramolli.
Intestins peu injectés. Poumons sains. Reins injectés de noir. OEdème
considérable, disséquant tous les muscles de la poitrine.
卫 XPERIENCE LXXXI. — Pigeon ayant subi différentes injections sous-cutanées
Ze petiles doses, en tout 22 milligrammes d'émétine ` vomissements ;
diarrhée,
2 mai. Pigeon cendré, mâle.
4 h. 30. Injection sous-cutanée de 2 milligrammes d'émétine sous
l'aile droite.
4 h. 35. Couché. Rien.
4h. 40. Injection de 4 milligrammes d'émétine sous la peau de l'ais-
selle gauche. Rien.
4 h, 50. Injection de ce même côté de 8 milligrammes d'émétine
(toujours solution N, au cinquantiéme).
5h. 10. Deux vomissements de graines, très-forts.
5h. 13. Vomissement.
5 h. 95. Injection encore de 8 milligrammes d'émétine.
5 h. 43. Deux vomissements de graines.
5 h. 45. Encore des vomissements,
3 mai. 2 h. 10. Encore des vomissements de graines trouvés sur le
plancher de la cage. Pas mal de diarrhée.
6 mai. Bien portant.
Expérience LXXXIII. — Pigeon tué par l'injection sous-cutanée du quatrième
ou avant-dernier extrait des deux tubes digestifs réunis des deux chiens
empoisonnés ensemble par l'émétine ; vomissements nombreux; diarrhée à
la fin.
10 mai. Pigeon mâle, bien portant, pas trés-vivace, cendré.
2 h. 40, p. m. Injection sous-cutanée du quatrième ou avant-der-
nier extrait (c'est-à-dire du résidu insoluble dans l'aleool éthéré du
cinquième ou dernier), provenant des deux masses des tubes digestifs
avec leur contenu des deux chiens tués ensemble, le 25 avril, par des
doses massives d'émétine (voir exp. LXXVII).
Le cinquième ou dernier extrait a été essayé sans succès.
2 h. 45. Tristesse, abattement.
9 h. 80. Efforts de vomissement à vide.
3 h. 5. Vomissements de graines en quantité assez considérable.
|
|
Beer e 5
3 h. 20. Efforts de vomissement à vide, car le pigeon est bien
malade.
3 h. 40. Selle liquide.
11 mai. Mort hier soir.
3 h. 30. Aulopsie. Coeur arrêté en diastole pour les oreillettes et en
systole pour les veutricules; celles-là sont remplies de caillots san-
guins. Poumons pointillés cà et là. Jabot à moitié plein de graines.
Intestins assez sains et n'offrant rien à noler.
EXPERIENCE LXXXVI., — Chien ayant subi au cou la section des deux pneumo-
gastriques à la fois; vomissements répétés el grande agitation ; galvanisa-
tion de chaque bout central de ces deux nerfs successivement, qui produit
le calme ; puis, apres la suspension des vomissements, injeclion sous-
cutanée de 19 centigrammes d'éméline ; DCS de vomissements, plus du tout,
quoiqu'à l'autopsie on trouve les lésions de la gastro-entérite grave.
16 janvier 4873. Chien épagneul, pesont 7 800 grammes, trós-bien
portant, trés-gai et à jeun depuis hier soir.
1 h. 30, p. m. Ineision longitudinale de la peau sur la face infé-
rienre du cou, sur la ligne médiane, et excision du nerf pneumo-gas-
trique droit dans l'étendue de 1 centimètre à peu prés.
A h. 48. Excision, à travers la méme plaie, de4 centimètre du nerf
pneumo-gastrique gauche.
1 h. 83. Trois vomissements successifs de restes de matières alimen-
taires, d'un gris foncé et en petite quantité. Ces vomissements parais-
sent accompagnés de peu ou point de nausée. et do peu ou point d'ef-
fort. L'animal se montre très-agilé, très-inquiet.
1 h. 58. Deux vomissements d'une ecume blanche, de mucus spu-
meux — de 20 grammes chacun ; -= puis un. troisième vomissement
assez pelit. Beaucoup de bruits d'expiration répétés. \
2 heures. Deux petits vomissements avec. peu d'effort. Agitation
continuelle : l'animal marche dans toutes les directions, se couche pour
se relever tout de suite, fait des mouvements circulaires, va de côté
et d'autre, tout du long du laboratoire; et fait des bruits d'expiration de
deux en deux secondes, continuels. Encore des petits vomissements.
9 h. 5. Continnation de l'agitation et des vomissements.
2h. 9. Moins d'agitation et de vomissements. Refus de boire.
9 h. 41. Agitation et trois vomissements, suivis de près par un qua-
trième, abondant, blanc, écumeux;
2 h. 45. L'agitation continue. L'animal marche et vomit encore.
L'effort pour l'expiration produit toujours le même cri étouffé.
2h. 20. Vomissement abondant suivi d'un tout petit, en tout envi-
ron 50 grammes d'écume. L'animal s'agite constamment.
2 h. 25. Vomissement. Petits cris plaintifs.
2h. 38. Vomissement spumeux, blanchátre, abondant. A chaque
mouvement mêmes bruits et expirations répétées.
2 h.46. Moins d'agitation. Expiration bruyante. Petit vomissement.
2 h. B0. Deux vomissements abondants, en tout 60 grammes environ.
3 h. 20. Nous mettons à découvert. le bout central du pneumo gas-
trique gauche, avec quelque difficullé à cause des mouvements de
"animal, qui est fort agité; nous le serrons dans une ligature et nous
lui appliquons les deux pôles d'une pile de du Bois-Reymond. A l'instant
méme le chien se calme; fait des inspirations profondes, moins fré-
quentes et parfaitement rhythmiques, Notre appareil galvanique conti-
uS —
nuant à bien fonctionner, nous réitérous l'expérience avec le méme
succès. Nous suspendons er.suite l'expérimentation pendant six minutés
el agitation de l'animal devient alors aussi grande que persistante. En
reprenant la galvanisation du même bout central du même pneumo-
gastrique, le chien se tranquillise immédiatement et fait des inspira-
lions cadencées, et profondes. Puis nous faisons la même expériente
pour le pneumo-gastrique droit et les mêmes phénomènes se reprodui-
sent, se répétent chaque fois. Le peu de mousse blanche par la bou:
che, qui s'est accrue un peu, indique que des vomissements se sont
faits pendant la galvanisalion ; mais nons ne pouvons pas constater si
c'est avec plus de fréquence, parce que l'animal est fortement muselé,
Nous (M. le docteur Armand Moreau et moi) terminons celte expé-
rience, faite eu présence de M. Dalbiani, par la suture de la plaie du
cou. Mis en liberté, le pauvre chien continue à s'agiler autant qu'avant.
3 h. 58. Encore pas mal d’agitation et un vomissement.
4 h. B. Le chien est plus tranquille et se tient assis dans un coin,
sans vomir.
4h. 90. J'injeete dans le tissu cellulaire sous-cutané des deux flancs
19 centigrammes d’éméline (solution C, au vingtième), la moitié de chaque
côté. Le chien, étant remis sur ses pattes, vomit immédiatement, c’est:
à-dire à peine à terre. Ce vomissement, blanc, écumeux, par la promp-
titude avec laquelle il s'est produit, n'est pas attribuable à l’action de
l'émétine, dontl'absorption n'a guére eu letemps de se faire. L'animal
est agité ot se met de nouveau à marcher avec précipitation dans tous
les sens et à expirer bruyamment. Il est probable que les efforts, pen-
dant qu'on le tenait pour faire l'injection, ont produit des mouve-
ments qui, en irritant les bouts centraux des deux pneumo-gastriques,
ont déterminé ce vomissement et toute cetteagitation.
4h. 30. L'agitation se calme un peu, mais l'animal fait des expira-
tions toujours fréquentes et bruyantes. Pas de vomissement.
5 heures. Plus d'agitation. Pas de vomissement. L'animal est étendu
sur le ventre.
5 h. 20. Tout à fait tranquille, le chien n'a plus vomi, pas du tout,
depuis 4 h. 20. Il est remis dans sa niche, dont le parquet a été bien
nelloyé.
17 janvier. 9 heures, a. m. Le chien est mort dans la nuit et n’est pas
complétement froid. Pas de traces de vomissement dans la niche, pas
d'écume blanche; mais trois selles : l’une formée de matières fé-
calés molles en petite quantité; la seconde, de liquide intestinal avec
une plaque de mücus un peu sanguinolent au centre; et la troisième,
seulement de liquide intestinal.
A l'autopsie, au cou, en couvrant la suture de la plaie, on trouve
les deux pneumo-gastriques coupés dont les bouts centraux tiennent
chacun à leur fil, comme ils avaient servi pour la galvanisation ; et les
bouts périphériques, disséqués dans une certaine étendue, ne présen-
tent rien de notable. En ouvrant les cavités thoracique et abdominale,
les viscéres se présentent trés-injectés, et la graisse de l'épiploon d'un
ton rougeâtre. — Poumons ` quelques ecchymoses sur leurs bords, qui
sont trés-injectés, mais pas de traces d'emphyséme ni d'hépatisation ;
car, quoique revenus sur eux-mêmes el rétractés, ils sont sains et sur-
nagent trés-bien. Trachée contenant un peu d'écume. Foie rouge,
avec des ombres foncées dans le sens des côles, présentant son tissu
trés-friable, trés-congestionné, gorgé de sang noirâtre, La vésicule est
EO
remplie de bile. Rate peu friable, mais trés-noirátre. Pancréas rosé.
Reins très-fermes, trés-rouges, foncés et offrant plusieurs taches, comme
de graisse. Vessie contenant environ 40 grammes d'urine. OEsophage
peu injecté, d'une couleur roseet contenant un peu de liquide écu-
meux. Estomac : on le dirait divisé en deux portions; le grand cul-de-
sac, presque vide, offre une muqueuse rouge-framboise, lie de vin,
tuméfiée, et la portion pylorique, beaucoup moins rouge, contient des
restes d'aliments grisátres, un paquet d'ascarides et un peu d'écume.
Duodénum à peine injecté en rose dans une étendue de 8 centimé-
tres; mais, à partir de là, lui, le jéjunum et une grande partie de
l'iléon (c'est-à-dire une immense portion de l'intestin grêle) offrent
une muqueuse très-injectée, rouge-framboise, presque aussi foncée en
couleur que celle de l'estomac, trés-épaisse; c'est comme du velours
cramoisi. Dans la portion inférieure du jéjunum, la muqueuse n'est
pas aussi injeciée, seulement par plaques, surtout autour et sur les
glandes de Peyer. Le gros intestin offre aussi sa muqueuse assez
injectée de rouge; mais ce n’est pas uniformément, plutôt par faisceaux
longitudinaux; à partir du cœcum, ses plis longitudinaux sont dans
leurs bords libres trés-rouges et à leurs bases presque blancs, de ma-
nière que celte surface présente l'aspect de velours strié en blanc
et rouge. Cest surtout la portion supérieure du rectum qui offre cet
aspect le mieux caractérisé.
Expérience LXXXVII. 一 Chien ayant subi au cou la section des deux pneumo-
gastriques à la fois; vomissements répétés et agitalion; puis, injection sous-
cutanée, apres la suspension des vomissements, de 54 centigrammes d'émé-
tine dans le tissu cellulaire sous-cutané, en deux fois, à vingt minutes
d'intervalle; trois heures se passent sans que l'injeclion détermine le
vomissement; le lendemain, à l'autopsie, lésions de la gastro-entérite grave
avec production de fausses membranes.
20 janvier. 4 h. 15, p. m. Chien mátin, aveugle, bien portant,
pesant 14 kilogrammes.
了 一 22, 0—188 à 190, trés-irrégulier.
1 h. 20. Excision au cou de 4 centimètre du nerf pneumo- gastrique
gauche, suivie de celle d'une égale étendue du pneumo-gastrique droit,
à la même hauteur. Immédiatement nous constatons que les palpita-
tions cardiaques sont devenues presque insensibles, et c’est par l’aus-
cultation que nous constatons que leur fréquence est accrue et leur
régularité complète. R—10. Mis à terre, le chien se met à uriner.
1 h. 38. Trois vomissements écumeux, dont le premier, plus abon-
dant, est de 40 grammes environ. L'animal s'agite, respire difficile-
ment avec la bouche ouverte, et souffre beaucoup ; son expiration est
bruyante.
1h. 40, Tranquille, le chien reste assis dans un coin sans vomir,
sans s'agiter et respirant mieux, quatorze fois par minute; sa respi-
ration est cependant irrégulière, à inspirations profondes, courtes et à
expiralions bruyantes,
2 heures. Toujours assis dans le coin, tranquille, sans vomir; nous
lui injectons aux deux flancs, moitié à gauche et moitié à droite,
17 centigrammes d'éméline.
Ii— 12, irrégulière ; C — 220 à 240, régulier.
9 h. 90. Très-tranquille, assis dans uu coin, le chien ne vomit pas
du tout, Il refuse à manger de la viande cuite et à boire,
== Jj =
R —44, assez régulière ; C — 920, régulier.
9 h. 98. Injection de 17 centigrammes d'émétine aux deux flancs, la
moitié de chaque côté. Ce chien a donc regu dans le tissu cellulaire, en
moins d'une demi-heure, 34 centigrammes d'émétine (solution C, au
vingtième),
2 h. 35. Mis à terre, l'animal fait des efforts pour respirer et pour
vomir, les deux se confondant un peu, et reste la bouche ouverte,
Celle dyspnée, cette expiration bruyante, ces efforts pour vomir sont,
comme dans l'expérience précédente, causés par l’irritation des bouts
centraux des pneumo-gastriques pendant la lutte de l'animal pour
résister à la seconde injection. Refus de manger et de boire.
3 heures. Rien. Pas de vomissements. (Nous prenons, comme témoin,
un autre chien dont les pneumo -gastriques restent intacts, et nous lui
injectons dans le tissu cellulaire un. peu de la méme solution, c'est-
à-dire 7 centigrammes de l'alealoide; voir exp. LXXXVIII).
3 h. 55. Rien. Pas de vomissement.
3 h. 40. Tranquillité absolue. Pas de vomissement.
R—16, irrégulière; C — incomptable presque, mais régulier.
Le chien se léche la pluie,
3 h. 35. Il boit un peu et immédiatement il vomit sans aucun
effort, comme par trop plein, un peu d'écume sanguinolente (teinte par
le sang léché dans sa plaie). Le docteur Moreau me fait observer la
facilité avec laquelle les chiens vomissent pendant les viviseclions, s'ils
viennent à boire.
Ah, 10. L'expiration devient plus bruyante, soufilante et l'inspiration
plus superficielle. De l'agitation sur place.
4 h. 20. R=16, assez régulière; G= incomptable, régulier, trés-ré-
gulier. Pas de vomissements.
4h. 45. Expiration bruyante. Inspiration superficielle. Pas d'efforts
pour vomir, pas de vomissements.
5 heures ` R = irrégulière, 16; C = incomptable, régulier, plus
faible.
5 h. 15. Même état. Pas de vomissements. Expiration bruyante. Le
chien est conduit dans sa cabane, dont le parquet a été bien nettoyé.
En y entrant, il fait une selle muqueuse, sanguinolente, et urine bedu-
coup. On fait nettoyer et sécher l'asphalte.
21 janvier. 9 heures, a. m. Nous trouvons dans la niche une tache
de SC dont une extrémité est de la salive sanguinolente écumeuse,
puis deux selles muco-sanguinolentes, l'une trés-abondante. C'est comme
du mucus rosé, en forme de morceaux de tube, représentant parfaite-
ment le moule de l'intestin; ce sont des fausses membranes plutôt.
En faisant transporter le chien dans le laboratoire, le garçon nous fait
observer quantité de ces fausses membranes qu'il perd par le rectum.
19 h. 30. À l'autopsie, les viscères ne sont pas trés-injectós et les
veines du mésentère ne sont pas engorgées. Rien de notable dans les
bouts de résection des nerfs pueumo-gastriques, qui sont disséqués
dans un peu d'étendue. Thymus énorme, trés-moir, injecté de sang
noir et ressemblant à de la gélatine. Poumons : quelques taches eechy-
motiques, trés-peu nombreuses et superfieielles; tissu sain, surnageatit
irés-bien. Trachée finement et lézérement injéctée. Cerveau el mé-
ninges très-injectés de sang veineux. Foie très-friable, extrêmement
friable, rouge, injecté, et sa capsule se séparant et se déchirant très-
facilement. La vésicule est remplie d'une bile noire foncée, Reins
mus
mei ee
noiátres, Lrés-rouges, un peu résistants. OEsophage peu ou point
injecté, contenant des ascarides. Estomac rempli d'un liquide sanieux,
sänguinolent, un peu spumeux; sa muqueuse, trés-injectée et épaissie,
est rouge-framboise, lie de vin. Avant d'arriver au pylore, dans one
étendue de 6 centimétres, la muqueuse est blane-rosée, peu injéctée ;
mais à peine cèt orifice est franchi, on trouve que le duodénum, le jéju-
gum et presque tout l'iléoti sont d’un rouge intense, cramoisi, uni-
forme; c'est couleur de framboise foncée, de lie de vin, plus foncée que
celle de l'estomac. Dans la portion inférieure de l'iléon, dans une
étendue de 40 centimètres environ, l'injection est beaucoup moins
prononcée, elle est d’un rose pâle. Cette méme portion de l'intestin est
remplie de mucüs épais, rougeátre, non filant; c'est de la fibrine exhalée
à la surface de l'intestin, couvrantsa muqueuse, en formant le moule,
comme ces fausses membranes trouvées sur le parquet de la cabane ;
en outre, un tenia dans ce tuyau de fibrine. Dans le gros intestin,
méme état que dans la portion inférieure de l'iléon, c'est-à-dire moule
creux de la cavité, et müqueuse peu injectée, excepté à la fin, où elle
est striée longitudinalement, de rouge peu intense. 3
EXEERIENCE LXXXVIII. — Petit chien, témoin, tué en (rente heures par
7 cenligrammes d'éméline injectée dans le tissu cellulaire ; beaucoup de
vomissements ; à l'autopsie : lésions gastro intestindles d'inflammalion à
forme hémorrhagique.
90 janvier. Petit chien pesant 7 kilogrammes et demi.
3h. 20, p. m. Il est trés-gai et reçoit une injection de 7 centi-
grammes d'émétine (solution C au vingliéme), dans le tissu cellu-
laire d'un des flancs.
3 h. 27. Vomissement d'aliments qu'il remange.
3 h. 32. Vomissement d'aliments qu'il remange.
3 h. 37. Vomissement d'aliments qu'il ne mange pas.
3 h. 44. Vomissement d'aliments qu'il ne mange plus.
Celui-ci est suivi d'un. anire d'écume blanche (20 grammes).
3 h. 46. Vomissement blanc, écumeux.
3 h. 49. Vomissement blanc, écumeux.
3 h. 55. Le chien boit bien, mais refuse à manger.
3 h. 58. Selle bilieuse. —
4 heures, Vomissement écumeux, blanc.
4 h. 19. Vomissement écumeux, blanc.
4 i. 93. Vomissement (rés-abondant (60 grammes environ), écumeux.
4 h. 38. Vomissement très-abondañt, écumeux.
4h. 51. Vomissement trés-abondant, écumeux.
5 h. 45. Introduit dans sa niche, dont le parquet est sec et propre,
lechien ne vomit pas.
21 jaubier, 9 heures, a. m. Trois à quatre vomissements blancs,
écumeux, dans différents points du parquet et deux selles excrémenti-
Lielles, avec de l'urine. :
22 janvier, 9 heures, a. m. Mort cette nuit. Dans la niche, beau-
coup de selles diarrhéiques, sansuinolentes, noires, comme dans le
melena, ressemblant à de la mélasse. Viscères et mésentère trés-
injectés à l'autopsie, ainsi que les poumons, qui alias sont sains et
nagent dans l'eau; foie un peu friable, gorgé de sang; pancréas,
rale, reins presque sains; estomac rempli de liquide rouge foncé,
Zo
noirâtre; la muqueuse est trés-injectée, mais pas ecchymosée ; duodé-
num, jéjunum, iléon, offrant toute leur muqueuse uniformément
injectée de rouge cramoisi, avec un liquide peu épais, sanguinolent,
rouge noirátre, comme la mélasse, collé à leurs parois. C'est du sang
pur comme dans le melena. Gros intestin, comme la fin de l'inteslin
grêle, est moins injecté, mais rempli de cette espèce de mélasse. La
portion inférieure du gros iutestin ressemble à du velours d'Utrecht
strié de noir et blanc. Le crâne n'a pas été ouvert.
Exrérience LXXXIX. — Chien ayant subi la résection des deux pneumo-
gastriques à la fois ; vomissements ; dyspnée ; apres le repos suffisant, in-
jection de 16 centigrammes d'éméline dans le tissu cellulaire; pas d'effet
vomitif ; puis, à une heure de distance, seconde injection de la méme dose
qui produit plusieurs vomissements cent trente minules aprés; à l'autopsie:
lésions de la gastro-entérite grave avec production de grande abondance de
fausses membranes,
91 janvier. Gros chien pesant 13100 grammes, sain et gai. Cœur
lrés-fréquent et irrégulier. Respiration de méme.
10 heures, a. m. Excision des deux nerfs pneumo-gastriques au cou,
dans l'étendue de 4 centimètre pour chacun. Au moment de couper le
second, le chien s'agite davantage.
10 h. 5. Efforts pour vomir. Régurgitation, que l'animal répéte plu-
sieurs fois; ce sont de véritables vomissements qui, au lieu d'étre
rejetés, sont de nouveau avalés. Agitation.
10 h. 10. Selle et vomissement de mucus écumeux. Cœur battant plus
fréquemment, mais très-régulièrement. Respiration lente, superficielle,
10 h. 42. Le chien est plus tranquille ; il n'a pas la bouche ouverte.
10 h. 35. Un vomissement écumeux de 40 grammes environ.
10 h. 40. Régurgitation de liquide écumeux. Bruits d'expiration.
10 h. 45. Tranquillité.
12 heures. L'animal a beaucoup uriné.
12 h. 18. Etant assez reposé et ne vomissant plus depuis longtemps,
il recoit 16 centigrammes d'émétine en injection dans le tissu cellulaire
des flancs droit et gauche (solution C, au vingtiéme).
12 h. 55. Respiration assez régulière, seulement à inspirations super-
ficielles et à expirations bruyantes. Pas de vomissement.
4 h. 10. Debout depuis quinze minutes, il se tient appuyé sur ses pattes
de devant, comme pour mieux respirer. Ses inspirations sont superfi-
cielles, ses expirations poussives, accompagnées de petits cris plaintifs.
Le chien respire comme un cheval quia le cornage trés-légérement.
4 h. 28. Injection dans le tissu cellulaire du flanc droit, de 16 cen-
tigrammes d'émétine (méme solution).
1 h. 38. Le chien se tient toujours debout, est toujours poussif et fait
de petits cris étouffés.
4 h. 43. Il se pourléche, fait des efforts pour vomir, sans résultat, et
se plaint.
1 h, 53. Il se pourléche, Il se plaint et se tient debout. L'irrégularité
de la respiration continue, avec bruit à l'expiration et petit cri.
2 h. 30. Pas de vomissement. Debout, pour favoriser la respiration,
l'animal est tremblant et poussif. R—4, à expiration bruyante el inspi-
ration superficielle ; (—220 à 240, peu énergique, mais régulier.
3 h. 45. Toujours dans la méme position, pour favoriser sa respira-
tion, qui est difficile.
RO
3 h. 38. Deux petits vomissements de liquide écumeux, pas filant,
d'environ 30 grammes.
3 h. 55. Vomissement de matiéres alimentaires avec un peu d'écume,
suivi d'un autre aussi considérable (30 grammes environ).
4 h. 40. Deux vomissements de matières alimentaires, avec écume
filante en petite quantité.
4h. 45. Deux vomissements petits, écumeux, suivis d'une régurgi-
tation,
4 h. 48. Le chien urine abondamment.
4 h. 30. Plus de vomissement, pas du tout, mais dyspnée.
5 h. 5. Encore deux vomissements assez abondants, blancs, écumeux,
épais, filants; environ 30 erammes d'écume en tout.
5 h. 30. Assez tranquille, le chien ne vomit plus du tout.
29 janvier, 9 heures, a. m. Le parquet de la niche, qui avait été préala-
blement nettoyé et séché, préseute de petits amas de mucus intestinal,
dontl'un constitue uue plaque de 12 grammes à peu prés. Ce mucus
offre une forme de tuyau coupé en anneaux, plus ou moius larges, et
qui ne sont qu'un moule des intestins; il ressemble tout à fait aux
fausses membranes dela dyssenterie, qui présentent si bien la forme des
intestins, et ce n'est que cela. En outre, sur le parquet se distinguent
deux amas de mucus et de salive écumeuse, deux petits vomissements
sans aucun doute, et, plus loin, deux ou trois taches d'urine. Les bouts
des pneumo-gastriques sont, à l’autopsie, disséqués et mis à découvert
pour s'assurer de nouveau de l'excision complète d'une portion de cha-
cun de ces nerfs. Les viscéres et le mésentère sont très-injectés de
sang veineux. Estomac ` trés-injecté et rempli d'un mélauge de liquide
légèrement teint de sang avec un peu de matières alimentaires. Sa mu-
queuse, rouge-framboise, présente plusieurs taches ecchymotiques,
grandes comme une pièce de 2 francs; elle est peu injectée près du
pylore. Duodénum : trés-malade, à muqueuse uniformément injectée
d’un rouge-frambroise et épaissie; il contient un liquide légérement
teint en rouge. Jéjunum, de méme à injection uniforme, comme du
velours cramoisi. lléon : sa muqueuse est comme celle du jéjunum dans
sa partie supérieure, mais beaucoup moins injectée dans sa portion in-
férieure; elle est seulement rosée ici. Gros inteslin et rectum moins
injectés que dans l'empoisonnement lent par l'émétine, mais encore
striés de rouge longitudinalement. Foie : extrêmement friable, gorgé de
sang. Reins injectés et friables. Poumons ` le droit anémique, pâle, rem-
pli d'écume; le gauche, trés-rouge, foncé, avec beaucoup d'ecchymoses,
surtout au bord postérieur, où le tissu est trés-friable; l'un et l'autre
türnagent trés-bien dans l'eau. Trachée et bronches légèrement injec-
tées, Thymus, pancréas, rate injectés, mais sains. Cerveau très-injecté
de sang veineux, mais pas ramolli.
卫 XPERIENCE LXL. — Chien ayant subi la résection du nerf pneumo-gastrique
droit, non suivie de vomissement; apres un repos suffisant, injection de
15 centigrammes d'éméline dans le tissu cellulaire; vomissement consécutif;
puis, apres quarante-deux minutes de repos, injection de 16 cenligrammes,
en deux fois, à trente-six minutes d'intervalle, sans production de vomisse-
ments ; à l'autopsie : gastro-entérite grave.
91 janvier, Chien braque, pesant environ 43 kilogrammes.
二
11 h. 30, a. m. Résection de 4 centimétre du pneumo -gastrique droit,
Agitation. Urine.
12 heures. Pas de vomissement, ni de selle, ni d’agitalion.
12 h 5. Injection de 43 centigrammes d'émétine (solution C, au
vingtiéme) dans le tissu cellulaire du flanc gauche,
42 h. 35. Efforts pour vomir, sans résultat.
12 h. 42. Vomissement trés abondant (100 grammes environ) de
matiéres alimentaires liquides grisátres.
12h. 55. Respiration régulière, inspirations profondes. Cœur baltant
avec précipitation et irrégularité,
1 h. 8. Le chien urine abondamment et ne vomit pas.
4 h. 24. Injection de 10 centigrammes d'émétine dans le tissu cellu-
laire du flanc droit.
1 h. 46. L'animal est tranquille, assis, et se pourléche.
2 h. 10. Injection de 6 centigrammes au flanc droit.
2 h. 20. Pas de vomissements. Cour à 460, irrégulier, tantót trés-
facile à compter, tantôt précipité, R — 10, régulière.
3 h. 50. Selle solide, moulée, naturelle.
5 h. 30. Triste, l'animal est mis dans une niche propre,
22 janvier, 9 heures, a. m. Nous trouvons sur le parquet de Ja niche trois
selles sanguinolentes, noires comme de la mélasse, et pas mal d'urine,
Le chien reste couché et très-triste,
4 heures, p. m. Deux nouvelles évacuations de sang pur trés- noir, Le
chien est bien malade,
23 janvier, 9 heures, a. m. L'animal est mort, froid, pas roide. Beau-
coup de selles sanguinolentes, obscures, sur le parquet, constituées par
du sang pur noirátre, altéré, fétide, ressemblant à de la mélasse. Beau-
coup d'urine, Autopsie : Viscères injectés et aplatis dans la cavité abdo-
minale. Tous les organes sont très-mous, llasques. Le nerf pneumo:
gastrique droit a été bien réséqué. Les poumons sont roses, sains sel
surnagent dans l'eau; sur le droit, cependant, un groupe de petites
taches ecchymotiques. Cœur arrêté en diastole, à parois ramollies, rem-
pli de sang noir très-fluide et sans caillots. Veines de méme. Foie très-
ramolli, trés-rouge et extrêmement friable, Vésicule remplie de bile
noire. Rate friable, Pancréas injecté. Reins injectés.. Vessie remplie
d'urine épaisse. Estomac assez injecté, mais pas extraordinairement, et
contenant un peu de liquide grisâtre. Duodénum à muqueuse injectée
par plaques. Jéjunum à muqueuse uniformément injectée en rouge cra-
moisi el épaisse comme du velours. Iléon plus injecté que le duodénum,
mais moins que le jéjunum ; il contient du sang noirátre, liquide, fétide,
environ 100 grammes, Gros intestin trés-injecté et strié longitudinale:
ment, mais à SUries foncées, noires,
Expérience LXLI. — Chien ayant subi la résection des deux pneumo-gastri-
ques; vomissements répétés ` agitation et dyspnée ; après repos, ingestion
dans l'estomac de 50 centigrammes d'émétine, en deux fois, à vingt-sept
minutes d'intervalle ; vomissements avec rejet de l’alcaloïde ; puis, après
une heure de repos, injection dans la veine jugulaire droite de 25 centi-
grammes d'émétine, qui produit des vomissements quaire heures et demie
aprés; à l'autopsie; lésions d'entérile, mais point de gastrite,
23 janvier. Chien braque, pesant 13500 grammes.
9 h. 55, a.m. Excision de 4 centimétre de chacun des deux pneumo-
gastriques, l'un immédiatement après l'autre,
9 h, 58. Plusieurs vomissements alimentaires liquides grisâtres ; il y
en a eu quatre.
10 h, 2. Trois vomissements successifs, dont un muqueux. Peu aprés,
encore deux,
10 h. 4. Pas d'agitation. Deux vomissements trés-petits, muqueux.
Cœur pas très fréquent et régulier.
10 h. 8. Plusieurs régurgitations.
40 h. 40. Respiration lente, difficile, avec expiration bruyante,
10 h. 48. Plusieurs régurgitations.
10 h. 30. Le chien n'est pas bien agité; il continue à vomir fréquem-
ment sans rejeler, c'est-à-dire il continue à régurgiter; il n'est plus
oussif.
p 19 heures. Ila vomi plusieurs fois, très-peu d'écume blanche. Expi-
ration bruyante.
19 h. 10. Un vomissement écumeux, pelit, suivi d'un second. L'ani-
mal urine abondamment, et reste contracté et souffrant.
19 h. 23. Ingestion dans l'estomac de 20 centigrammes d'émétine
(solution C, au vingtième).
19 h. 95. Un petit vomissement blanc, écumeux, puis des efforts
infructueux.
1 h. 45. Pas de vomissements. Expiration bruyante.
4 h. 50. Nouvelle ingestion dans l'estomac d'émétine, 30 centi-
grammes.
| h. 53. Vomissement écumeux et pas mal de solution d'émétine
rejetée en méme temps.
1 h. 55. Pas de vomissement. Expiration bruyante six fois par mi-
nute. Inspiration superficielle. Le chien se tient assis et appuyé sur ses
jambes de devant. Cœur peu fréquent (160) et régulier.
2 h. 50. Pas de vomissement.
2 h. 55. Injection de 93 centigrammes d'émétine (solution G au ving-
lieme) dans la veine jugulaire droite. -
3 h. 40. L'animal n'a pas vomi; sa respiration devient plus fré-
quente; son expiration plus bruyante et l'inspiration plus superficielle.
3 h. 43. € — 220 à 240 régulier, R = 5 412.
4 h. 20. L'animal, assez tranquille, est mis dans une niche propre;
son expiration est bruyante.
7 h. 30, p. m. Pas encore de vomissement.
24 janvier, 9 heures, a, m. Le chien a eu plusieurs vomissements, car
il y a des plaques écumeuses et petites de mucus filant et sanguinolent
dans quatre endroits, et d'autres plaques de méme nature qui ne sont
pas écumeuses, quoique teintes de sang. En outre, on trouve sur le
parquet beaucoup d'urine et une selle demi-molle, moulée.
10 h. 20, a. m. L'animal vient de mourir.
25 janvier, 9 heures, a. m. À l’aulopsie, injection générale de tous
les viscères, mésentère, etc. Les poumons sont très-congeslionnés,
ecchymosés, marbrés de rouge foncé, surtout dans les bords postérieurs,
alias sains et surnageant dans l’eau, malgré teur aspect hépatisé, même
à la coupe Estomac sain et pas injecté du tout, contenant beaucoup de
bile, à peu près 100 grammes. Duodénum rouge-framboise, injecté par
plaques. Jéjunum et iléon injectés de la même manière. Gros intestin,
assez injecté, mais sans slries, Les autres organes ne présentent rien
de remarquable,
= —
Expérience LXLII. 一 Chien ayant subi la résection du pneumo-gastrique
gauche, non suivie de vomissement ; apres un repos suffisant, injection de
11 centigrammes d'émétine dans le tissu cellulaire; vomissements consé,
culifs ; puis, apres quarante minutes de repos, nouvelle injection de 11 cen-
ligrammes; régurgitations consécutives; à l'aulopsie, gastro-entérite grave.
29 janvier. Chien griffon, pesant 41 livres, trés-sain.
10 h. 25. Excision de 1 centimètre du pneumo-gastrique gauche. Mis
par terre, le chien se blottit dans un coin et ne parait pas souffrir.
10 h. 43. Tranquillité. Respiration diaphragmatique. Expiration pas
bruyante; inspiration superficielle. Pas de vomissement.
41 h. 30. Le chien est couché tranquillement et n'a pas vomi. Ici,
pas de vomissement immédiatement aprés Ja section dujnerf, de méme
qne pour le chien, dont le pneumo-gastrique droit seul avait été coupé
(voir exp. LXL). t
42 h. 45. Injection de 44 centigrammes d'émétine (solution C, au
vingtième) dansle tissu cellulaire du flanc gauche.
19 h. 50. Le chien se lève, se pourléche, et fait des efforts pour
rejeter.
49 h. 54. Deux vomissements de mucus blanc en petite quantité, avec
un peu d'effort pour le premier. Souffrance.
4 h. 5. Beaucoup d'agitation, marchant de tous côtés:
4 h. 22. Efforts de vomissement et pelit vomissement d'écume, suivi
d'une régurgitation. Tranquillité ensuite.
4 h. 55. Injection de 11 centigrammes d'éméline.
2 h. 37. ll s'agite dans son coin.
3 h. 34. Régurgitalions. Ensuite de l'agitation.
3 h. 36. Deux pelites selles, en partie spumeuses, en parlie excré-
mentitielles. A à ,
. 4h. 15. Repos. Pas de vomissement. Expiration un peu bruyante,
L'animal est enfermé dans une niche propre. [odi
.: 80 janvier: Trouvé mort. Il y a quelques petits amas de mucus san-
guinolent sur le parquet; ce sont des selles: À lautopsie, rigidité
Cadavérique. Injection veineuse des viscères.: Poumons sains, nageant
bien, sans: ecchymoses. Cœur rempli de. caillots et de sang noirátre ;
il est petit. Estomac à muqueuse lrés-injectée, uniformément partout;
elle est d'un rouge framboise, couleur lie de vin. L'estomac est rempli
d'un liquide grisátre. Duodénum et jéjunum à muqueuse épaisse, velou-
tée, rouge-framboisée et enduite de mucus. Iléon à muqueuse injectée
seulement en rose, excepté au cœcum, où elle est trés-foncée ; il con-
tient beaucoup de matières jaunátres. Gros intestin à muqueuse injec-
tée, striée lonsitudinalement ; il contient. du mucus sanguinolent.
Vessie remplie d'urine claire, transparente. Cerveau n'a pas été examiné.
OnsEnvaviON XVIII. — Cystite ; 40 centigrammes d'éméline en injections sous-
cutanées ; beaucoup de vomissements ; peu de selles; ténesme diminué.
Brun (Emile), journalier, âgé de trente-trois ans, entre à l'hôpital
Beaujon, salle Saint-Louis, n° 98, le 21 décembre 1872.
-"Mal'en train depuis le 19 courant, il éprouvait des étourdissements
ét des frissons; en méme temps il avait des épreintes sans pouvoir
aller à la garde-robe, il faisait des efforts presque sans résultats. Le
malade a aussi des envies fréquentes d'uriner, et, bien interrogé,
— 31 —
reconnait que ce ténesme existe aussi bien à l'anus qu'à la vessie Il y a
un.an, le. malade. .a..pissé. un. peu. de sang, quelques .gouttes-à-la- fois;
et son urine présentait souvent un dépôt rouge briqueté ou glaireux.
Get homme souffre d'ailleurs depuis deux ans de cystite, et depuis son
enfance d'une varicocéle à droite.
91 décembre, 41 heures a. m. P—80, 1 —20, TR—2375,8,
TA 315,4. 1 :
11 h. 45. Première injection sous-cutanée de 10 centigrammes
d'émétine.
11 h. 95. Deuxième injection sous-cutanée de 10 centigrammes
d'émétine.
Atoh. 35. Troisième injection sous-cutanée de 20 centisrammes
d'émétine.
Ces injections se font aux deux flancs et aux deux cuisses; elles
se composent d'une solution C, au vingtième, et remplissent huit fois
la petite seringue.
19. h-45. Céphalalgie frontale, froid par tout le corps, du vertige.
Aprés avoir un peu salivé et craché, le malade commence à vomir du
liquide transparent, écumeux, sans effort. Urine sans douleur.
42 h. 40. Deux verres d'eau tiède. Encore un' peu d'urine dans la
quelle on remarque; aprés repos, ‘un dépôt muco-purulent.
42 h. 50. Vomissement glaireux, sans effort presque.
4 h. 22 Léger effort pour vomir, vomissement facile,
1 h. An Léger vomissement encore glaireux.
4 h. 55. P— 402, R—18, TR — 385,2, TA — 375,8.
2 h. 10. Un petit vomissement ;iécumeux. Peu après, un peu d'urine.
2 h. 55. T R= 385,8, T A—380,4. Un peu de nausée, plus de vomis-
sement. Le pouls n'a pas varié — 102. La respiration — 17.
3h. 15. Moins de mal à la tête. Encore des frissons et du vertige.
4 h. 42. Vomissement de tout le bouillon pris à l'instant, et cela
avec effort. Presque plus de céphalalgie, encore du vertige.
6h.90.P —104, R —19, TR — 380,8, TA — 382,1.
22 décembre, 9 h. 30, a. m. P.— 84, R= 18, T R= 375,8, TA——379,4.
Trois. selles cette nuit, ane à neuf heures du soir, une à minuit et
une à six heures du matin. Toutes ces selles ont été trés-petites, envi-
ron 20 grammes. en tout, et sans aucun effort, aucune doüleur à l'anus.
Dans le cours de la nuit le malade a éprouvé quelques douleurs. nu isa-
crum, comme. il. lui arrive souvent, Sommeil assez bon avec légére cé-
phalalgie: Le malade dit que la; tête lui tourne encore quand-il- bouge;
mais qu'il wa plus de nausées ni d'envie d'aller 3. Ja garde robe;
L'urine..traitée mar l'acide: nitrique? doine: un précipité .d'albumine
énorme comme dans l'albuminurie; i
6 heures. p. m. Le-malade:dit avoir. eu deux fortes douleurs:au testi-
cule droit, l'une: à deux heures et l'autre à cinq heures: eU demie, dou-
leurs pareilles; à celles. qu'il a eues en. d’autressoccasions (six fois}.
Deux selles moulées, l'une A quatre et l'autre à cinq. heures: et demie,
ll a éprouvé du mal aux reins, ioy
—]02, R—16, TR — 385,2, T 4— 315,8.
i €
` 93 décembre, 9 heures a. m. Bon sommeil. Hier soir, une selle
moulée copieuse, et ce matin une encore, mais peu abondante.
P= 80 R=16; TR —38.
OpSERVATION XIX. 一 Angine fonsillaire ; AL centigrammes d'émétine par l'esto-
mac; plusieurs Yomissements ; pas de garde-robe du lout.
Nashbaum’ (Antoine), garçon d'hôtel, âgé de trente-six ans, entre à
l'hôpital Beaujon, salle Saint-Louis, n° 23, le 7 décembre 1872.
En entrant à l'hópital il présente de l'albumine dans l'urine, du gon-
lement des paupières, de l'alopécie incipiente et un chapelet de gan-
glions engorgés du côté droit du cou: Il a eu, il. y a un mois, les pieds,
les chevilles ei les paupières enflés, cedémaliés. Comme antécédents,
un chancre, il y a deux aus, suivi de roséole quinze jours aprés, puis
de maux de gorge légers et plus tard de maus de tête le matin en se
levant. M. le professeur Gubler le soumet au traitement antisyphilitique,
mixte. i à e `
99 décembre, 9 heures a. m, Depuis avant hier, fort mal de téte, et
mal de gorge qui l'empéche de respirer, à cause de l'énorme tuméfac-
tion des amygdales. Pas de nausée ni de vertige.
ee ptm
20099708.
9 h, 30. P = 94, R = 22, TR — 39 degrés, T 4—38 degrés.
10 h. 34. Prem iere prise de 14 centigrammes d'émétine (solution C,
au vingtième), par la bouche.
10 h. 44. Deuxième prise de 14 centigrammes d'émétine, par la
bouche.
10 h. 50. Le malade salive et crache beaucoup, ce qui lui arrive
depuis que le mal de gorge est survenu.
10 h. 54. II vomit "beaucoup, d'abord de l'eau, puis de la bile. La
tête lui tourne d'une manière assez prononcée.
10 h. 56. Dernière prise, 13 centigrammes d'émétiue, que le malade
reud ROLE toul entière.
11 h. 4. Eau tiède à boire ; de suite, vomissement abondant.
11 h. fs. Presque pas de céphalalgie, mais un peu de vertige.
TR=39°,4
9 heures p. m. P—90, R —92, TR = 395,4.
6 heures p. m. Plus de vomissement. Pas de selle.
p—104, R=26, TR — 409,2, TA = 390,4.
93 décembre, 9 h. 30 a. m. P = R—992, TR —39 degrés.
Le malade a peu dormi à SE d la fièvre, de la difficulté qu'il
éprouve à respirer et de la nécessité où il était de cracher à chaque
instant. Pas de selles, Gosier moins douloureux, mais encore couleur
cramoisi.
x ped y e OR? : E e e
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